Collectivités locales : étranglées en plein été

Revue de presse par Michel Pourcelot

L’annulation de plus de 300 millions d’euros de dotations de l’État aux collectivités locales, par un décret du 21 juillet, a été révélée par le quotidien Libération le 1er août. Une information aussitôt répercutée et commentée dans la presse. Aperçus.

Libération
Ce nouveau régime sec appliqué aux collectivités locales s’inscrit dans le plan d’économies plus large de 4,5 milliards d’euros annoncé par le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, mi-juillet. Ces 300 millions d’euros font partie des 3 milliards rabotés sur d’autres programmes gouvernementaux. Mais cette coupe vient réveiller de mauvais souvenirs pour les maires, après un quinquennat Hollande qui a vu communes, départements et régions encaisser une baisse brutale de leur dotation globale de fonctionnement (DGF) versée par l’État : 1,5 milliard d’euros en 2014, puis 10,7 milliards entre 2015 et 2017. Les cordons de la bourse se resserrent inexorablement.

Le Progrès
Et un coup de rabot peut en cacher un autre : Une décision passée en catimini, masquée par la polémique sur le budget des armées et la baisse de l’APL. La logique budgétaire, c’est de couper les dotations en 2018, nous ne le ferons pas, avait lancé Emmanuel Macron en conclusion de la Conférence nationale des territoires, au Sénat. C’était un lundi. Le jeudi, un décret est venu sucrer plus de 300 millions d’euros destinés à financer plusieurs dotations aux collectivités locales, révèle Libération. Et sucrer nuit à la santé des collectivités locales.

Le Dauphiné
Déjà que la pilule de la réforme de la taxe d’habitation avait déjà du mal à passer... Et les communes rurales ne sont pas les seules touchées par ces restrictions budgétaires. Parmi les 300 millions d’euros de crédits annulés, 46,5 millions concernent la politique de la ville.

Ouest-France
soit 11 % du budget total prévu en 2017 pour aider les communes les plus en difficultés et améliorer les conditions de vie de leurs habitants. L’ex-ministre délégué à la Ville, François Lamy, interviewé par Libération, considère que c’est le monde associatif de proximité qui va crever, tout simplement. C’est grave car ces associations sportives, culturelles ou encore d’aides aux femmes sont les amortisseurs sociaux de ces quartiers. Le gouvernement n’applique qu’une logique comptable, c’est Bercy qui est aux commandes... de la machine à raboter. Lancée au cœur de l’été.

Le Monde
Cette coupe estivale est une trahison et une déception, pour le président de l’Association des petites villes de France (APVF), Olivier Dussopt. Les autres annulations portent sur la mission relations avec les collectivités territoriales pour 216 millions d’euros. Relations qui vont sans doute se rafraîchir.

L’Express
D’autant que le chef de l’État s’était engagé devant les associations d’élus à ne pas baisser brutalement les dotations aux collectivités en 2018. Effectivement, les présentes coupes portent sur l’exercice 2017. Un exercice brutal.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante