Le Journal du dimanche
« Samedi après-midi, il n’y avait pas école, il y avait manifestation. A Paris, des organisations représentatives de professeurs ont donné rendez-vous à leurs adhérents pour dénoncer une nouvelle fois la réforme du collège ». Qui prévoit « la suppression des classes bilangues, la mise en place des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) et la suppression des options latin et grec. A la place, la ministre prévoit un module en "langues et cultures de l’antiquité" proposé à tous les élèves ». Un module à ranger au rayon antiquités ?
Le Figaro
Parmi les manifestants, « Florent et Marjolaine ont fait le déplacement du Mans, avec leurs deux enfants de 6 ans et 3 mois. Il est chercheur à l’université du Mans, elle professeur d’allemand. Faute d’heures suffisantes à assurer son établissement, elle est remplaçante depuis deux ans, appelée à boucher les trous dans un rayon de 150 km. "La fin des classes bilangues est écrite depuis un moment, dans l’unique but de faire des économies, explique-t-elle ». Un déchiffrement de la « réforme ».
Le Midi Libre
Pourtant « 61 % des Français sont opposés à la réforme des collèges, présentée au printemps dernier par la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem. C’est ce que révèle un sondage Ifop réalisé pour l’association SOS Éducation, alors que profs, parents et élèves sont appelés à manifester ce samedi. Cette proportion est similaire à celle observée en mai dans le cadre d’un sondage Odoxa pour i>Télé. Avec 87% d’opinions défavorables, la disparition des classes bilingues ou européennes est particulièrement contestée. Tout comme le remplacement des options de latin et grec par un enseignement pratique interdisciplinaire de langues et cultures de l’Antiquité (66% d’opinions défavorables) ». Globalement, les deux tiers des Français (65%) ont le sentiment que cette réforme va « niveler par le bas le niveau global des collégiens ».
La Marseillaise
Ainsi avec la « disparition de certaines options, taxées d’élitistes. Dans les collèges de l’éducation prioritaire, les options ont souvent endigué la fuite vers le privé ». Bref, désormais, pour viser plus haut, il faudra débourser. Autre motif d’inquiétude : la « rupture d’égalité de traitement à l’échelle du territoire. Un appauvrissement du niveau global des élèves passé par la réduction disciplinaire au profit d’une soit disant égalité. On ne parle plus de culture générale, de culture commune ». La balkanisation pour tous. Ainsi le « nouveau périmètre d’autonomie dévolu aux établissements. A terme, les enseignants craignent la fin du cadre national de l’éducation. Avec l’introduction d’horaires et de programmes à la carte, conduisant les établissements à se livrer concurrence ». La sacro-sainte concurrence.