Comité confédéral national : le réformisme militant et exigeant en action

Événement par Evelyne Salamero

Les travaux du CCN ont abouti au vote d’une résolution, qui constitue le mandat pour les mois à venir. © photos F. Blanc

Sans surprises, la question de la réforme du Code du travail et de la manière d’y faire face a occupé une place centrale dans les débats du parlement de FO, réuni les 28 et 29 septembre à Paris, sans que cela ne fasse oublier les autres chantiers du gouvernement, bien au contraire.

D’emblée, le secrétaire général, Jean-Claude Mailly, a indiqué qu’il concentrerait son propos sur la période ouverte par l’élection présidentielle, pour laquelle la confédération FO n’avait donné aucune consigne de vote, a-t-il rappelé, et en particulier sur les ordonnances réformant le Code du travail. Au final, l’ensemble des intervenants, 78 au total, a fait de même. Signe de l’importance de l’enjeu.

Les secrétaires d’unions départementales et de fédérations ont félicité le bureau confédéral et le secrétaire général pour leur travail durant toute la concertation. Cela a été un véritable rapport de forces, a expliqué Jean-Claude Mailly : un combat livré pied à pied, digne de ce réformisme militant et exigeant qui constitue l’ADN de FO, ont rappelé plusieurs intervenants.

Rôle de la branche, décentralisation de la négociation, hiérarchie des normes, principe de faveur, licenciement, institutions représentatives du personnel (IRP)… Rien n’a échappé à la discussion. Les différentes interventions, à commencer par celle du secrétaire général, ont permis aux responsables FO d’analyser ensemble dans le détail les changements introduits par les ordonnances.

Au final, un constat a été unanime. Ces ordonnances s’inscrivent dans une logique néolibérale, et ce que la confédération FO est parvenue à arracher et à éviter, durant les trois mois qu’a duré la concertation qu’elle a également obtenue, n’occulte pas les dispositions qu’elle a qualifiées de régression sociale.

Les ordonnances, un début…

3 mois

C’est le temps qu’a duré la concertation sur la réforme du Code du travail, qui a permis le maintien de garanties et le blocage de plusieurs dispositions.

Autre élément à prendre en compte dans l’appréciation de la situation, comme l’ont souligné le secrétaire général et de nombreux intervenants : les ordonnances sont la première réforme du gouvernement, très emblématique donc, mais elles font partie d’un tout. Assurance chômage, transfert des cotisations sociales sur la CSG, formation professionnelle, retraites, attaques contre le service public et les fonctionnaires… Les chantiers s’amoncellent, a résumé Jean-Claude Mailly.

La question de l’action pour faire barrage à toutes les remises en cause des droits et des protections des salariés s’est donc très vite posée, beaucoup se prononçant pour un appel rapide à une mobilisation interprofessionnelle, en évitant de retomber dans un cycle de journées saute-mouton.

Avec tout ce qui s’annonce, la seule façon de peser face au gouvernement est de chercher l’unité d’action la plus large possible avec les autres organisations syndicales, a déclaré le secrétaire général, ajoutant : Il va falloir la construire. On sait que ça monte, mais tout ce qui est prévu est trop lourd pour ne pas se donner toutes les chances de réussir.

 

Focus : Le 10 octobre, soutien actif aux fonctionnaires en grève et dans la rue
La mobilisation des fonctionnaires le 10 octobre prochain (grève nationale et manifestations), à l’appel, pour la première fois depuis dix ans, de toutes les organisations syndicales de la fonction publique, a également beaucoup fait parler d’elle pendant ce CCN. Gel du point d’indice, remise en vigueur du jour de carence, suppression programmée de 120 000 emplois en cinq ans, absence de réelle compensation à la hausse de la CSG… Face à cette avalanche d’attaques,
les fonctionnaires sont assurés du soutien actif des unions départementales et autres fédérations FO du privé.

 

 Voir en ligne  : Photographies du CCN des 28 et 29 septembre 2017

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante