Commerce mondial : les États-Unis déclenchent une escalade de droits de douane

InFO militante par Fanny Darcillon, L’inFO militante

© COLEY BROWNThe New York Times-REDUX-REA

À peine en fonction, le président des États-Unis a décidé d’augmenter considérablement les tarifs douaniers des produits provenant du Canada, du Mexique et de Chine. Il vient d’accorder un délai d’un mois aux deux premiers. L’Union européenne est elle aussi dans son viseur. Une menace pour les économies nationales et leurs emplois.

L a guerre commerciale a bel et bien commencé. Samedi 1er février, le président des États-Unis, Donald Trump, a mis sa menace à exécution, décidant de rehausser, à 25 %, à compter du 4 février, les droits de douane sur les produits provenant du Canada (à l’exception des hydrocarbures, taxés à 10 %) et du Mexique. Ces mesures sont toutefois suspendues pour un mois, a-t-il annoncé le 3 février. Les biens chinois entrant sur le territoire américain verront pour leur part leurs droits de douane augmenter de 10 %. Ces derniers jours, ces principaux partenaires commerciaux des États-Unis avaient annoncé qu’ils préparaient des ripostes.

Des conséquences que Donald Trump prétend assumer : Est-ce que cela va faire souffrir ? Oui, peut-être. Et peut-être pas. Mais nous allons rendre sa grandeur à l’Amérique et cela vaudra le prix qu’il faudra payer. Ce protectionnisme offensif n’est pas tant économique que politique. Le nouveau président entend contraindre le Mexique et le Canada à contrôler davantage leurs frontières et, prétend-il, à lutter contre le trafic de fentanyl, un puissant opioïde qui fait des ravages.

Menaces sur l’Union européenne

Le bras de fer est donc entamé, et l’Union européenne devrait bientôt être forcée de s’y engager. Donald Trump a en effet affirmé le 2 février que les produits européens seraient très bientôt visés à leur tour par les velléités de Tariff Man – l’homme des droits de douane, comme il aime à se surnommer lui-même. L’Union européenne prévoit déjà de riposter fermement. Une guerre commerciale n’est pour personne une bonne solution, a cependant asséné Luc Triangle, secrétaire général de la Confédération internationale des syndicats. Elle crée de l’incertitude, elle a des effets sur les entreprises, sur les emplois.

Ces considérables tensions commerciales surviennent alors que l’Europe est aux prises avec un débat interne sur la compétitivité des entreprises. Alors que les grandes organisations patronales de l’Union mettent en place depuis quelque temps un lobbying intense pour un allégement du fardeau réglementaire qui pèserait sur les entreprises, FO se joint à la Confédération européenne des syndicats pour tirer la sonnette d’alarme : aucune atteinte aux droits des travailleurs ne saurait se faire sous couvert de simplification.

Fanny Darcillon

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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