La seconde réunion de la Commission des comptes de la Sécurité sociale s’est tenue la semaine dernière pour actualiser la situation financière de la sécurité sociale.
Bien loin de la présentation des comptes de juin 2022, la situation en 2023 semble se rétablir significativement, avec une réduction importante du déficit de l’Assurance maladie, pourtant auparavant en déficit structurel avec les mesures « Ségur » (environ 13 milliards d’euros en année pleine) restées sans recettes nouvelles.
Si ce redressement se fonde sur des prévisions macroéconomiques très optimistes malgré le contexte d’inflation et de tensions internationales, ainsi qu’un optimisme sur les éventuelles dépenses COVID (à peine à 1 milliard d’euros budgétés après 11,5 milliards en 2022), il faut souligner que c’est aussi le dynamisme de la masse salariale (embauches et augmentation de salaires) qui a permis de faire rentrer beaucoup plus de cotisations sociales, et ce malgré toutes les exonérations de cotisation patronales.
D’un autre côté, ce serait le déficit de la branche Vieillesse qui exploserait les prochaines années… Pratique pour justifier d’une énième « réforme » des retraites !
S’agissant du PLFSS pour 2023, Force Ouvrière s’exprimera sur son contenu lors des conseils des caisses nationales. FO dénonce d’ores et déjà le discours qui s’installe : notre système de santé va bien, notre système de retraite va mal
, alors que c’est tout l’inverse !
Le récent rapport du COR est lui aussi instrumentalisé pour présenter une situation alarmante du système de retraites et légitimer une réforme visant à limiter la hausse des dépenses publiques.
Force Ouvrière revendique pour notre système de santé un investissement massif, pour rétablir l’attractivité des métiers et des conditions de travail compatibles avec une prise en charge de qualité des patients. Un ONDAM (objectif des dépenses d’assurance maladie) à 3,7% demeure encore bien insuffisant au regard de la croissance naturelle des besoins et des investissements indispensables.