Les comptes de l’Assurance chômage se portent bien et vont enregistrer un excédent qui pourrait atteindre 3,8 milliards d’euros cette année, puis 4,7 milliards en 2024 et même… 8,6 milliards en 2025, selon les prévisions financières de l’Unédic. Mais à quel prix pour les privés d’emploi ?!
, dénonce Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO chargé de l’emploi.
Car ces résultats, qualifiés d’historiquement élevés
par le directeur général de l’Unédic, résultent avant tout des économies générées par les récentes réformes de l’Assurance chômage, qui ont fortement réduit les droits des demandeurs d’emploi. Ces dernières compteraient pour 5,2 milliards d’euros dans les 8,6 milliards d’euros d’excédents attendus en 2025, selon l’Unédic. FO a toujours dénoncé toutes ces mesures de baisse de droits et ne peut ainsi se réjouir de ce retour rapide aux excédents fait uniquement sur le dos des privés d’emploi
, poursuit Michel Beaugas.
La réforme de l’Assurance chômage, l’outil des économies
Dans le détail, la réforme mise en place en 2021, qui durcit notamment les conditions d’accès à l’allocation et modifie le mode de calcul du salaire journalier de référence, pourrait engendrer une économie sur les dépenses de 2,2 milliards d’euros par an dès 2023. Quant à la réforme de 2023, qui réduit de 25 % la durée d’indemnisation en cas de conjoncture « favorable », elle pourrait générer une « économie » de 0,7 milliard d’euros en 2024, 3 milliards en 2025 puis 4,5 milliards par an en régime de croisière. Et pour cause. Selon de récentes estimations de l’Unédic, avec cette mesure 12 % de demandeurs d’emploi ne seront plus indemnisés dans les années à venir.
L’embellie des comptes de l’Unédic repose aussi, mais dans une moindre mesure, sur la reprise économique et sur l’inflation, entraînant une hausse des recettes. Ces excédents permettront de résorber une partie de la dette, qui s’établirait à 55,5 milliards d’euros fin 2023. L’Unédic demande par ailleurs à l’État de rembourser les 18,4 milliards d’euros déboursés pour les mesures d’urgence liées au Covid-19. En l’état, ce sont les demandeurs d’emploi qui paient cette dette Covid
, dénonce Michel Beaugas.