Depuis quelques mois, les différentes directions locales tentent de mettre en place de nouvelles organisations du travail, incluant une coupure obligatoire de 45 minutes le midi non rémunérée.
En Isère, pour dénoncer ce système qui pourrait être effectif avant l’été, les facteurs ont cessé le travail le 27 février à l’appel de plusieurs syndicats dont FO. Ils ont été rejoints par des collègues de Savoie et Haute-Savoie. Un nouvel appel à la grève est lancé pour le 10 mars.
En Normandie, la lutte a payé. Après une forte mobilisation régionale et un rassemblement à Caen le 24 février, des formes d’organisation sans pause déjeuner pourront être mises en place dans plusieurs établissements de la Manche et de l’Orne.
Officiellement, cette pause vise à améliorer la qualité de vie au travail, en permettant aux postiers de se restaurer, et donc de prévenir la fatigue. Dans les faits, selon un tract de la fédération FO Com, la nouvelle organisation « augmente la charge de travail et accroît la productivité ».
Deux heures de travail en plus par semaine
Traditionnellement, les facteurs démarrent leur vacation entre 6h et 6h30 le matin, et la tournée s’achève vers 13h30. Ils bénéficient dans la matinée d’une pause rémunérée de 20 minutes, liée à l’accomplissement de six heures de travail consécutives.
« Avec ce nouveau système, la vacation s’arrêtera vers 15h30, dénonce Marie-Laure Potier, responsable FO de La Poste en Isère. Comme elle sera coupée en deux, la pause de 20 minutes disparaît et les facteurs devront travailler deux heures de plus par semaine. Dans le département, 8% des effectifs vont être supprimés. Pour l’instant la direction ne veut rien entendre. Nous lui avons demandé de nous donner un bilan de la situation dans les sites où cette organisation a déjà été mise en place. »
D’après la fédération FO Com, la suppression de la pause de 20 minutes entraînerait au niveau national la perte d’au moins 1 700 emplois. Dans ce cas, FO revendique l’octroi d’une pause supplémentaire de 15 minutes dès quatre heures de travail consécutives, comme dans les bureaux de poste, afin de compenser la pénibilité.
FO s’interroge par ailleurs sur les conditions de prise du repas, en pleine tournée, et estime que le facteur doit pouvoir librement vaquer à ses occupations, comme le stipule le code du travail. S’il est obligé de rester près du véhicule, cette pause doit être intégrée au temps de travail, rappelle FO.