On est déterminés à se battre, les salariés sont écœurés et se sentent trahis,
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La direction de l’enseigne de meubles a annoncé le 1er juillet aux organisations syndicales, reçues tour à tour, un plan de restructuration supprimant 1 900 emplois. Les premières lettres de licenciement pourraient être envoyées dès le début de l’année 2020. Ce plan est présenté par la direction comme le seul moyen de « redresser l’entreprise ». L’enseigne, rachetée en 2011 par la société sud-africaine Steinhoff, compte près de 9 000 salariés en France.
L’ensemble des organisations syndicales dont FO, déterminées à lutter contre les suppressions de postes, appelle l’ensemble des salariés à la grève pour une durée illimitée. Plusieurs magasins avaient commencé à débrayer le 2 juillet, comme à Béthune (Nord) ou à Paris Pont-Neuf.
Un prochain CCE le 11 juillet
On s’attendait à un plan social, mais pas à cette période, ni d’une telle ampleur,
La direction aurait dû détailler le plan social à l’occasion d’un CCE extraordinaire le 2 juillet. Mais elle a suspendu la séance, après avoir tenté de délocaliser la réunion dans un hôtel des environs. Les représentants du personnel, dont les élus FO, se sont présentés devant le siège social de Conforama à Lognes dès 8h du matin et comptaient y rester jusqu’à 18h. Ils ont fait constater par huissier la fermeture de la salle. Ils ont reçu le soutien d’Yves Veyrier, secrétaire général de FO, qui s’est rendu sur place en fin de matinée. Une nouvelle réunion du CCE est programmée le 11 juillet.
La section fédérale du commerce & VRP de la fédération FEC-FO donne le détail des 1 900 postes supprimés : 32 magasins Conforama fermés (dont 8 en Île-de-France) soit 1 050 postes supprimés ; 600 postes supprimés au sein des 164 magasins restants ; fermeture des 10 magasins Maison Dépôt soit 100 emplois supprimés ; 26 postes supprimés au service après-vente et 124 postes supprimés au siège social.
3 000 emplois supprimés dans les commerces en 2019
La section fédérale appelle à arrêter le massacre
. Elle rappelle que pour la seule année 2019, près de 3 000 emplois sont déjà supprimés chez Happy Chic (Jules, Pimkie…), C&A, Conforama et Kingfisher (Castorama et Brico Dépôt). Autant de groupes ayant bénéficié du Crédit impôt compétitivité emploi (CICE), ces millions d’euros de subventions partis directement dans les poches des dirigeants
. Elle ajoute que Force Ouvrière appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités et à faire le bilan du CICE, de la réforme du Code du Travail, des ordonnances, des réformes et autres subventions déguisées !
Elle prévient aussi que FO va demander à rencontrer le CIRI (Comité Interministériel de Restructuration Industrielle) pour mettre l’État devant ses responsabilités. Les lois anti‐ sociales permettent maintenant de se débarrasser facilement de salariés sacrifiés sur l’autel de la finance et qui vont pointer à Pôle emploi, contribuant ainsi au déficit public…
, dénonce-t-elle.