Conforama : mobilisation contre les 1 900 suppressions de postes

Emploi et salaires par Clarisse Josselin, FEC FO, Yves Veyrier

Yves Veyrier, Secrétaire général de FO, devant le siège de Conforama à Lognes en soutien : 9 000 salariés dans l’angoisse à la veille de la période des congés après l’annonce de 1 900 suppressions d’emplois.

La direction de Conforama a annoncé le 1er juillet la suppression de 1 900 postes et la fermeture de 42 magasins. Le comité central d’entreprise prévu le 2 juillet n’a pas eu lieu. FO appelle tous les salariés à se mobiliser contre le plan social par une grève illimitée.

On est déterminés à se battre, les salariés sont écœurés et se sentent trahis, dénonce Mouloud Hammour, secrétaire FO du comité central d’entreprise (CCE) de Conforama. Et faire cette annonce à cette date, au début des vacances, ce n’est pas neutre, c’est un manque de respect total.

La direction de l’enseigne de meubles a annoncé le 1er juillet aux organisations syndicales, reçues tour à tour, un plan de restructuration supprimant 1 900 emplois. Les premières lettres de licenciement pourraient être envoyées dès le début de l’année 2020. Ce plan est présenté par la direction comme le seul moyen de « redresser l’entreprise ». L’enseigne, rachetée en 2011 par la société sud-africaine Steinhoff, compte près de 9 000 salariés en France.

L’ensemble des organisations syndicales dont FO, déterminées à lutter contre les suppressions de postes, appelle l’ensemble des salariés à la grève pour une durée illimitée. Plusieurs magasins avaient commencé à débrayer le 2 juillet, comme à Béthune (Nord) ou à Paris Pont-Neuf.

Un prochain CCE le 11 juillet

On s’attendait à un plan social, mais pas à cette période, ni d’une telle ampleur, poursuit Mouloud Hammour. En avril dernier, la direction avait annoncé un vaste plan de refinancement, avec 200 millions d’euros débloqués tout de suite pour permettre le fonctionnement des magasins, et 115 millions en cas de besoin au premier trimestre 2020 pour éventuellement servir à financer un PSE. Ils ont presque huit mois d’avance.

La direction aurait dû détailler le plan social à l’occasion d’un CCE extraordinaire le 2 juillet. Mais elle a suspendu la séance, après avoir tenté de délocaliser la réunion dans un hôtel des environs. Les représentants du personnel, dont les élus FO, se sont présentés devant le siège social de Conforama à Lognes dès 8h du matin et comptaient y rester jusqu’à 18h. Ils ont fait constater par huissier la fermeture de la salle. Ils ont reçu le soutien d’Yves Veyrier, secrétaire général de FO, qui s’est rendu sur place en fin de matinée. Une nouvelle réunion du CCE est programmée le 11 juillet.

La section fédérale du commerce & VRP de la fédération FEC-FO donne le détail des 1 900 postes supprimés : 32 magasins Conforama fermés (dont 8 en Île-de-France) soit 1 050 postes supprimés ; 600 postes supprimés au sein des 164 magasins restants ; fermeture des 10 magasins Maison Dépôt soit 100 emplois supprimés ; 26 postes supprimés au service après-vente et 124 postes supprimés au siège social.

3 000 emplois supprimés dans les commerces en 2019

La section fédérale appelle à arrêter le massacre. Elle rappelle que pour la seule année 2019, près de 3 000 emplois sont déjà supprimés chez Happy Chic (Jules, Pimkie…), C&A, Conforama et Kingfisher (Castorama et Brico Dépôt). Autant de groupes ayant bénéficié du Crédit impôt compétitivité emploi (CICE), ces millions d’euros de subventions partis directement dans les poches des dirigeants. Elle ajoute que Force Ouvrière appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités et à faire le bilan du CICE, de la réforme du Code du Travail, des ordonnances, des réformes et autres subventions déguisées !

Elle prévient aussi que FO va demander à rencontrer le CIRI (Comité Interministériel de Restructuration Industrielle) pour mettre l’État devant ses responsabilités. Les lois anti‐ sociales permettent maintenant de se débarrasser facilement de salariés sacrifiés sur l’autel de la finance et qui vont pointer à Pôle emploi, contribuant ainsi au déficit public…, dénonce-t-elle.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

FEC FO Employés et Cadres

Yves Veyrier Ex-Secrétaire général de Force Ouvrière

Sur le même sujet