Congrès mondial sur la sécurité et la santé au travail : Tirer les leçons de la pandémie

InFO militante par L’inFO militante, Maud Carlus

© Mirza A. - ILO

Le XXIIe Congrès mondial sur la sécurité et la santé au travail s’est tenu fin septembre et a rassemblé plus de cent vingt pays. Au cœur des débats, la prévention des risques à l’ère de la connectivité. Un sujet dont FO se préoccupe depuis des années déjà.

C réer et préserver une ambiance de travail sûre et saine pour tous : cette question était cette année au cœur des débats du XXIIe congrès mondial, trisannuel, créé en 1955 et coorganisé par l’Organisation internationale du travail/OIT. Annulé l’an dernier pour cause de Covid, ce rendez-vous était organisé du 20 au 23 septembre par le Canada et en distanciel. Cela tel un écho au thème choisi : la prévention des risques à l’heure du travail connecté. Un sujet qui vient à propos, souligne Serge Legagnoa, secrétaire confédéral au secteur de la protection sociale collective. Avec l’arrivée de cette pandémie, une grande partie des salariés en France et dans le monde se sont retrouvés en télétravail de façon subite et non organisée, ce qui a fait émerger un certain nombre de problèmes conjoncturels. En effet, recourir massivement au travail à distance, sans règles précises préalables, a créé des situations de détresse chez de nombreux salariés : manque de ressources techniques, solitude, stress supplémentaire dû au fait de devoir travailler dans un espace inadapté... Sans oublier la perte du lien collectif, ajoute le militant.

L’ANI toujours pas appliqué

Mais l’épidémie, créant une situation extraordinaire, aura au moins permis en France, de mobiliser tous les acteurs sur les questions de la protection de la santé des salariés en télétravail, explique le secrétaire confédéral. Cela a d’ailleurs abouti à la signature, en novembre 2020, de l’Accord national interprofessionnel (ANI), apportant pour la première fois au télétravail un cadre visant à pouvoir protéger les salariés. Toutefois, déplore Serge Legagnoa, l’ANI n’est toujours pas mis en place, tandis qu’a été votée en juillet dernier la loi Santé au travail (promulguée le 2 août), transposition de l’ANI éponyme. Nous attendons toujours les décrets d’application de la loi et dans ce cadre, FO appelle à l’ouverture de discussions concrètes, et ce dès la fin octobre. J’ai espoir que les choses se mettent en place avant la fin 2021. Attendre 2022 serait trop tard. Et pour FO, il y a nécessité d’amplifier la prévention des risques psychosociaux. Nous devons accompagner les salariés en développant la prévention avec l’ensemble des acteurs, branche par branche, entreprise par entreprise, poursuit-il. Il faut mettre en place un éventail de mesures concrètes (formations, procédures...) afin de diminuer la portée des risques et avoir un impact positif sur la santé des salariés et aussi, par conséquent, des entreprises.

Et Serge Legagnoa de rappeler : Nous avons la chance, en France, d’avoir les moyens de faire progresser la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Le tout, maintenant, c’est de les mettre en œuvre. FO y veillera. Ce XXIIe congrès a été l’occasion aussi de rappeler de tristes statistiques, ainsi les millions de décès, maladies et blessures qui surviennent chaque année en raison du travail. À lui seul, entre 2010 et 2016, le nombre de cas de lésions professionnelles non mortelles est passé de 340 à 360 millions.

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

Maud Carlus