Contrôle des installations classées Seveso : l’alerte des syndicats en Normandie

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

AZF, Premiers dégâts constatés sur le site le jour même. Par Ville de Toulouse — Archives de Toulouse, CC BY-SA 3.0

Trois syndicats, dont FO, de la DREAL de Normandie (Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) s’alarment de la baisse des effectifs dédiés à l’inspection des sites dangereux dans une région qui en compte particulièrement.

L a maîtrise des risques industriels revêt un enjeu majeur pour la Normandie, indiquent trois syndicats, dont FO, de la DREAL (Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) de cette région. Et pour cause, celle-ci compte cent trois sites Seveso dont cinquante-quatre dits de seuil haut, extrêmement dangereux, et beaucoup placés dans des zones habitées. Malgré cela, s’inquiètent les syndicats qui rappellent  l’enjeu majeur de sécurité publique, les moyens en effectifs dédiés aux inspections de ces sites ne cessent de fondre. Si le ministère de la Transition écologique communique sur le renforcement du nombre d’inspecteurs (plus cinquante postes) au niveau national, la Normandie semble laissée pour compte. Vingt-deux postes d’inspection disparaîtraient, soit un cinquième des effectifs. Cela a lieu notamment à partir de postes vacants qui ne sont pas publiés, et au final ces postes sont gelés, s’insurge Stéphane Piney, représentant FO au CHSCT de la DREAL de Normandie qui, plus globalement, perdrait cette année 85 de ses 508 postes sur l’ensemble de ses secteurs.

Ce décalage entre le discours et la réalité est insupportable

 L’administration affiche une augmentation des inspections. Pour cela, elle chiffre le nombre de jours qu’il faut pour réaliser chacune, et calcule le nombre d’inspecteurs requis. À ceci près, s’indignent les syndicats, que l’administration considère que le temps à consacrer pour l’inspection est le même pour chaque site, mettant ainsi sur le même pied d’égalité une casse-auto et, par exemple, la raffinerie Total de Gomfreville l’Orcher  qui est la plus grande raffinerie française. Pour le militant FO, qu’un service comme l’inspection soit ainsi impacté est révélateur du problème de moyens. Alors que l’administration n’a pas voulu reconnaître cela publiquement,  le chiffre de 22 postes a bien été annoncé aux inspecteurs lors d’une réunion, martèle Stéphane Piney qui a bien l’intention de remettre le sujet sur la table en comité technique et CHSCT. Ce décalage entre le discours et la réalité des postes vacants gelés est insupportable. Nous souhaitons aussi alerter l’opinion. La question posée par les trois syndicats dont FO est simple : Pourquoi l’administration ne publie-t-elle pas ces postes vacants ! Et de rappeler encore qu’il y a vingt ans avait lieu l’accident d’AZF à Toulouse, ou encore il y a deux ans celui de Lubrizol et des entrepôts de Normandie Logistique à Rouen…

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération