Le 6 novembre, jour d’ouverture de la COP 23 à Bonn, l’Organisation météorologique mondiale a une fois de plus tiré la sonnette d’alarme : Il est fort probable que l’année 2017, marquée par de nombreux phénomènes à fort impact parmi lesquels des ouragans et des inondations catastrophiques ainsi que des vagues de chaleur et des sécheresses particulièrement néfastes, se classera parmi les trois années les plus chaudes jamais constatées.
Cette année, les États auront onze jours pour discuter des modalités concrètes de mise en œuvre de l’Accord de Paris issu de la COP 21. Mais avant même l’ouverture de la conférence sur le climat à Bonn, l’ONU jetait un pavé dans la mare. Les engagements pris par les pays sont insuffisants, alerte-t-elle. À ce rythme, l’objectif de passer sous la barre des +2°C par rapport aux niveaux préindustriels ne sera pas atteint. Pire, une augmentation des températures d’au moins 3° est à prévoir d’ici la fin du 21e siècle. Un scénario qui s’assombrit lorsqu’on tient compte du retrait des États-Unis de l’accord de Paris en 2020.
Clarifier les financements
Présidé par les Îles Fidji, pays dont l’existence est menacée par la montée des eaux, le rendez-vous aura notamment pour objectif de créer des règles environnementales communes pour les 196 États ayant signé l’Accord de Paris et dont 169 l’ont ratifié. Autre mission : définir le montant des sommes versées par les pays pollueurs pour les pays victimes de crises climatiques. Les besoins ont été évalués à 300 milliards de dollars en 2030 pour l’adaptation des pays les moins avancés au changement climatique. Ce montant astronomique rend impératif le fait que les pays riches mettent la main au portefeuille. Or, les pays riches sont encore loin d’avoir rempli leur promesse de fournir 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 pour aider les pays pauvres à mener ce combat ou pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre.
Lors de cette COP, Force Ouvrière demande, aux côtés de la Confédération Syndicale Internationale (CSI), une clarification sur la question du financement (par des investissements publics et non des partenariats publics-privés) et du soutien aux pays les plus vulnérables
, indique Pascal Pavageau, secrétaire confédéral. Nous exigeons de la part des États des engagements financiers clairs et soumis à un calendrier contraignant ainsi qu’à une évaluation régulière selon des critères précis, en particulier sociaux}.
Une transition juste pour les travailleurs
Autre cheval de bataille de FO : La prise en compte des travailleurs dans le processus. Car la traduction nationale des mesures visant à lutter contre le changement climatique aura des impacts sur bon nombre de salariés.
La Confédération syndicale internationale voudrait que le sujet soit posé sur la table et qu’un groupe de travail réfléchisse à cette question. Nous devons assurer une transition juste vers une économie à faibles émissions pour tous les travailleurs et les communautés, avec un travail décent et des salaires équitables dans leurs nouveaux emplois
.
Après une Cop 22 décevante en 2016, la Cop 23 n’est qu’une étape dans des discussions techniques qui s’achèveront en 2018 en Pologne lors de la COP 24. FO craint que les aspects sociaux ne soient pas suffisamment pris au sérieux. Une crainte qui n’est pas démentie par l’agenda international : les syndicats n’ont pour le moment pas été invités au sommet sur le climat du 12 décembre prochain qui se tiendra à Paris.