Le Japon se fixe des objectifs ambitieux
La délégation FO était invitée à une table ronde organisée conjointement par le gouvernement japonais et le syndicat RENGO. A cette occasion le gouvernement de ce pays a indiqué qu’il se fixait deux objectifs ambitieux de réduction d’émission de gaz à effet de serre : 26% d’ici 2030 et 80% d’ici 2050. La catastrophe de Fukushima a été un catalyseur dans la volonté de déployer les énergies renouvelables. A cette fin, l’accent est mis sur l’innovation, la recherche et le développement, y compris en matière d’infrastructures de production d’énergie.
Les échanges ont porté sur l’inclusion de la transition juste dans les politiques environnementales pour tendre vers une société durable. Affichant sa confiance dans le potentiel de créations d’emplois que doit générer cette approche, le gouvernement a tenu à mettre en avant la nécessité de politiques environnementales définies avec les organisations syndicales et patronales, notamment pour assurer la transition des qualifications et la sauvegarde de l’emploi. Mais les trois interlocuteurs ont aussi insisté sur le caractère fondamental de la coopération internationale entre États et inter-institutions.
L’article 23 de la déclaration des Droits de l’Homme consacré aux droits au travail, à la protection sociale et au droit syndical doit être invoqué comme obligeant aux mesures d’accompagnements sociales nécessaires face à la brutalité de la transition (ou de certaines transitions).
Le confédération syndicale nationale japonaise, Rengo, a illustré les échanges par la transition japonaise du charbon vers le pétrole au début des années 60 et les mesures d’accompagnements et de formations mises en œuvre l’époque.
L’OIT affirme le rôle indispensable du dialogue social
Participant au panel de discussion, l’OIT a d’ailleurs elle-même développé l’importance de la stratégie et de la cohérence des politiques internationales et a rappelé que si la potentialité de créations d’emploi existe, de nouvelles compétences et qualifications seront nécessaires ainsi que des mesures de protections sociales et de formation tenant compte des décalages temporels et spatiaux des phénomènes liés au changement climatique.
De nombreux autres facteurs entrent également en jeu et accroissent la brutalité du changement, comme le prix des denrées de base, le développement technologique et l’automatisation.
L’OIT a aussi insisté sur les principes directeurs adoptés en 2015 et a rappelé que sans dialogue social effectif rien de correct ne pourra se faire.
Pas d’emploi sur une planète morte
Sharan Burrows, secrétaire générale de la CSI (Confédération syndicale internationale) a rappelé le slogan et les positions générales de la CSI ainsi que la nécessité d’emplois décents, au sens de l’OIT, pour une planète durable. Si les syndicats ont obtenu l’inclusion de la transition juste lors de l’accord de Paris, au terme de dix années de revendication continue et déterminée, la CSI estime que le temps est venu, sans attendre, de sa traduction concrète en se référant aux principes de l’OIT et en assurant plus systémiquement le respect de ses conventions internationales. Elle a insisté sur les enjeux liés aux migrations climatiques (population et travailleurs) et la nécessité de modifier les règles de la répartition des richesses.
Toujours pas de dialogue gouvernement – syndicats français !
FO, au terme de ses échanges avec les divers participants, qui ont mis en exergue l’intérêt majeur d’un dialogue social approfondi sur ces questions, n’a pu que regretter que ses sollicitations du gouvernement français, tant en France que sur place soient pour l’heure demeurées vaines. Et, ce sont nos camarades francophones de divers pays qui nous ont fait de leur regret que le pavillon français soit présenté exclusivement en langue anglaise !
L’AFL CIO aux États Unis demeure engagée
La réunion de coordination syndicale quotidienne fait le point sur l’avancement des négociations : à ce jour, la « transition juste » n’est toujours pas intégrée dans les contributions nationales (INDC), la question financière n’évolue pas et reste un point de crispation entre les États (les pays industrialisés s’opposent à l’inclusion dans le programme de mise en œuvre de l’accord de Paris un article sur le financement public alors que les pays en voie de développement le demandent). La CSI craint que les États repoussent à l’an prochain les engagements nationaux qui doivent être mises en place en 2020.
La confédération syndicale nationale aux États Unis, l’AFL CIO, a rappelé poursuivre les revendications syndicales en la matière malgré les positions du Président américain.