COP23 : première évaluation et suites à donner

Changement climatique par Pascal Pavageau

Article publié dans le Dossier Climat

Dans l’attente de la finalisation de la COP23 par les gouvernements, la CSI et les délégations syndicales présentes à Bonn se sont concentrées sur la stratégie à venir.

Attention au piétinement

Premier élément de constat : tant en matière d’engagements des États dans le cadre de l’accord de Paris en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre que sur la question de la transition juste sur le plan social notamment, il est difficile de voir mieux qu’une stagnation.

De ce point de vue, que ni la CSI, ni la CES, ni les syndicats français n’aient obtenu de réponse du gouvernement à leur demande de rencontre n’est pas du tout un bon signal.

Dans ce contexte, le fait que la COP24 se tienne en Pologne l’année prochaine ne peut qu’inquiéter. La région choisie (Katowice) est productrice de charbon et l’enjeu de la transition sociale, notamment des emplois sera d’autant plus sensible et difficile. Le risque est donc grand que le gouvernement polonais ne soit pas très proactif et que l’on aille à un nouveau désappointement. Les expériences précédentes de réunion de la COP en Pologne laissent un mauvais souvenir : en 2013 à Varsovie les syndicats avaient quitté les réunions faute d’être entendus.

La CSI et la CES pourraient envisager de tenir une conférence préparatoire.

Assurer la cohérence sociale et environnementales

FO est intervenue sur la question des accords commerciaux. En prenant l’exemple de son action au sein du Comité de suivi des accords commerciaux, que nous avons obtenu en 2013 et qui se poursuit, FO a mis en avant l’importance de porter les revendications (sociales, environnementales, transitions, normes, droits fondamentaux, etc.) face à ces traités porteurs de « moins disant » social comme environnemental.

FO a aussi mis l’accent sur l’importance de renforcer les liens entre le travail des OS dans le cadre présent de la CSI et les travaux déjà menés à l’OIT, sur la base des principes directeurs de 2015 qui offrent un premier cadre possible de traduction concrète du principe de transition juste.

FO soutient aussi avec les autres syndicats l’adoption d’une nouvelle norme à la CIT de 2020 pour une transition juste du monde du travail vers des économies et des sociétés écologiquement durables pour tous.

De façon générale, les organisations syndicales ont la responsabilité d’assurer la diffusion des revendications dans les différentes instances internationales afin d’œuvrer à un maximum de cohérence sociale entre elles.

Pascal Pavageau Ex-Secrétaire général de Force Ouvrière

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