Côte-d’Or : grève à l’usine 3M, qui fermera en 2018

Emploi et salaires par Clarisse Josselin

De gauche à droite, Édouard Guerreiro (secrétaire général de Force Ouvrière en Côte-d’Or), Stéphanie Perenon (France Bleu Bourgogne), Isabelle Siourtas (déléguée FO) et Corinne Smorto (déléguée du personnel chez 3M à Longvic).

Les salariés de l’usine 3M de Longvic en Côte-d’Or, soutenus par une intersyndicale, étaient mobilisés du 14 au 19 juin. Le site étant condamné, ils exigent de meilleures conditions de départ, notamment en matière de primes supra-légales.

Le mouvement de grève est suspendu depuis le 19 juin, mais les salariés restent très remontés et la mobilisation pourrait rependre à l’usine 3M Bricolage et bâtiment de Longvic. Le site, spécialisé dans la fabrication d’adhésifs, de masques ou de casques de chantier, fermera fin 2018 dans le cadre d’un plan de restructuration. L’annonce en a été faite fin avril aux 84 salariés.

Les 33 postes de production seront supprimés et l’activité délocalisée en Italie et en Pologne. Les 32 postes de logistique seront transférés pour la plupart à Veyziat, dans l’Ain, à deux heures de route. Quant aux 19 commerciaux itinérants, ils seront désormais rattachés à Veyziat.

Des négociations ont démarré mi-mai entre les syndicats et la direction. Le 14 juin, les salariés, soutenus par une intersyndicale, se sont mis en grève pour revendiquer de meilleures conditions de départ et notamment des primes supra-légales plus élevées. Ils exigent pour ces dernières un calcul basé sur l’ancienneté, de 18 ans en moyenne, et non sur le seul critère de l’âge.

Les heures supplémentaires continuent

Pour l’instant, les montants maximaux sont d’un an de salaire à partir de 54 ans et de deux ans à partir de 58 ans, à condition d’être éligible à la retraite, dénonce Isabelle Siourilas, déléguée FO, syndicat majoritaire. Jusqu’à 39 ans, c’est six mois de salaire quelle que soit l’ancienneté, c’est inadmissible. Les salariés, qui comptent une majorité de femmes et dont la moitié a plus de 45 ans, s’inquiètent pour l’avenir et veulent partir la tête haute.

Isabelle Siourtas, déléguée FO chez 3M

L’entreprise, ex-Plasto, avait été rachetée en 2011 par le groupe américain 3M. Ce dernier prétexte une baisse d’activité pour justifier le plan social. Les salariés sont d’autant plus remontés que l’activité ne leur semble pas en péril. Ils nous parlent de compétitivité, nous montrent des slides, mais ils engrangent des bénéfices et nous on fait toujours des heures supplémentaires, poursuit Isabelle Siourilas.

Les discussions reprendront le 21 juin

Leur stratégie, c’est de racheter des sites pour obtenir des carnets d’adresses et gagner des parts de marché, dénonce Édouard Guerreiro, secrétaire général de l’union départementale FO de Côte d’Or, qui soutient les grévistes. Ensuite ils virent tout le monde et ferment les boîtes.

Édouard Guerreiro, secrétaire général de Force Ouvrière en Côte-d’Or

Ils se sont servis de nous pour entrer chez Leroy Merlin et Castorama, renchérit la déléguée FO. Épurer, licencier, revendre, ils ne font que ça. Depuis le rachat, ils avaient déjà supprimé une trentaine de postes. À Beauchamp, dans le Val-d’Oise, les effectifs sont passés de 1 300 à 300 salariés en dix ans. À Veyziat et La Mure, ça diminue aussi.

Les négociations avec la direction devraient reprendre le 21 juin.

 

 Voir en ligne  : « A Longvic, les salariés de l’entreprise 3M en grève », par Stéphanie Perenon, France Bleu Bourgogne

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante