Crise du coronavirus dans les Ehpad : plus que jamais répondre en termes de moyens effectifs aujourd’hui et demain !

Communiqué de FO par Serge Legagnoa

© Fred MARVAUX/REA

Alors que la France, en confinement, subit de plein fouet la crise du Coronavirus et les effets des politiques d’austérité envers le secteur hospitalier (toujours dénoncées par FO), les personnes âgées sont particulièrement fragilisées et les premières victimes. Leur personnel soignant et non soignant est aussi en première ligne.

Les personnels – engagés et professionnels – continuent de travailler alors que les conditions d’hygiène et de sécurité ne sont pas réunies (manque de masques, de gel hydroalcoolique, etc…).

Pour les soins à domicile, les mêmes conditions à risque sont dénoncées par les professionnels.

Par ailleurs, le confinement sépare les familles, rendant encore plus vulnérables les personnes isolées en manque d’autonomie.

De longue date, FO appelle à une réelle politique pour ces problématiques du grand âge. Elle demande des moyens, en personnels, et des mesures à la hauteur des enjeux auxquels nous faisons et ferons face.

A ce sujet, FO rappelle qu’elle milite pour la création d’un réel statut de « proche aidant », avec une aide financière conséquente, pour permettre aux familles de s’occuper de leur proche dépendant et ce même en temps de crise sanitaire et économique.

Pour rappel :

 les études et missions démontrent qu’il faudrait investir 8 à 10 milliards d’€ pérennes dans le secteur de la dépendance (et les recommandations de la mission El Khomri sur les métiers du grand âge ne font état que de 4 milliards sur 5 années (2020-2024)). FO rappelle que l’intersyndicale réclamait la création de deux postes dans les établissements et dans chaque service à domicile dès 2019, soit 40 000 postes ;

 il faudrait plus de 220 000 créations de postes pour atteindre le ratio d’un professionnel par résident ou personne âgée (la mission El Khomri avait proposé la création de 92 300 postes d’Aides-soignants et Accompagnants Éducatifs et Sociaux (AS-AES) sur 5 ans, dont une partie en remplacement de départs) ;

 le taux de sinistralité (accidents et maladies professionnelles) est trois fois plus élevé que dans les autres secteurs d’activité. FO ne peut se satisfaire que soit uniquement retenue la mise en place d’un « baromètre national sur la Qualité de Vie au travail (QVT) ».

L’urgence est aujourd’hui que les moyens matériels pour se protéger de la contamination, notamment les masques, soient alloués au plus vite à tout le personnel de la dépendance.

Serge Legagnoa Ex-Secrétaire confédéral au Secteur de la Protection Sociale Collective