FOrce de propositions constante, la Fédération FO de la Métallurgie avait sollicité l’UIMM par courrier (25 février et 14 avril 2020) pour essayer d’anticiper et d’évoquer les enjeux majeurs pour l’industrie et ses emplois, tout en proposant des pistes et des outils pour aider les entreprises à passer ce mauvais cap afin de préserver les emplois et les compétences nécessaires à nos secteurs d’activité.
Dans la foulée, et après différents échanges avec les organisations syndicales de la branche, l’UIMM a proposé une première réunion de concertation le 7 mai, une deuxième le 15 mai et enfin une troisième le 18 mai. Lors de la première réunion, différents sujets ont été évoqués avec l’UIMM et nous avons présenté nos analyses, propositions et revendications, à savoir :
• Pour FO Métaux, les objectifs de cette concertation face au drame industriel qui se profile, c’est d’éviter les fermetures d’entreprises, les suppressions d’emplois et les licenciements économiques en s’orientant vers un plan de relance industriel au sein de la métallurgie ;
• Les réflexions à mener sur une véritable stratégie industrielle au cœur de l’économie et de la souveraineté industrielle de la France, notamment sur la question des relocalisations ;
• La nécessité de maintenir les compétences pour une industrie compétitive. Il est donc primordial de continuer à impulser des mesures urgentes en sollicitant l’État ;
• Une reprise progressive de l’activité industrielle secteur par secteur, entreprise par entreprise, en privilégiant le volontariat et en adaptant l’organisation du travail ;
• Mettre plus en avant les IRP et leur sens des responsabilités au regard des accords et protocoles négociés et signés dans les entreprises ;
• Renforcer la formation professionnelle, l’alternance et l’apprentissage ;
• L’insertion des jeunes dans le monde professionnel ;
• Garantir le maintien des salaires pour le dispositif éventuel de prise en charge État/Unedic/Entreprise.
Le 15 mai, lors de la seconde séance paritaire, FO Métaux a revendiqué afin d’éviter les licenciements, de favoriser l’embauche de jeunes qui vont être confrontés à l’issue de la crise sanitaire et à la fin de leurs parcours d’études, à une entrée forcément plus difficile dans le monde professionnel, d’étudier la mise en place d’un système de solidarité d’aménagement de fin de carrière, type ARPE, soit deux départs pour une embauche
Le 18 mai, après une troisième séance conclusive, FO Métaux a décidé de signer le texte paritaire de la branche de la métallurgie avec des propositions à destination des pouvoirs publics pour une reprise de l’activité industrielle en vue de préserver l’emploi, les compétences et de construire l’industrie de demain. Il reprend une partie de nos propositions et revendications et établit le constat d’une crise sanitaire sans précédent, tout en rappelant, que le dialogue social est l’outil central pour trouver des solutions. Ce texte paritaire rappelle l’importance et la nécessité des mesures de protection sanitaire irréprochables pour permettre la poursuite de la production.
Les principales pistes qui ont été élaborées pour défendre et préserver l’emploi dans l’industrie et la métallurgie :
• La mise en place d’un dispositif de préservation de l’emploi industriel pour éviter les licenciements économiques tout en limitant l’impact sur les salaires et avec comme contrepartie, pendant au minimum sa période de mobilisation, le maintien des emplois ;
• La poursuite du dispositif d’activité partielle jusqu’à la fin de l’année 2020 afin de poursuivre le soutien aux entreprises en sous-activité et d’amortir les conséquences sociales de la crise ;
• Afin d’éviter les licenciements économiques et de favoriser l’embauche des jeunes, les partenaires sociaux proposent d’étudier la mise en place, pendant une période à déterminer, d’un système de solidarité d’aménagement de fin de carrière, soit deux départs pour une embauche ;
• Une demande pour de nouvelles modalités de déblocage anticipé de l’épargne salariale (PEE, PERCO) ;
• Une utilisation possible du prêt de main d’œuvre avec la nécessité d’obtenir dans le cadre du volontariat l’accord écrit de chaque salarié par la signature d’un avenant à son contrat de travail ;
• Une mobilisation plus importante des outils de la formation professionnelle et la poursuite du FNE- Formation et des fonds mutualisés jusqu’à la fin de l’année 2020 ;
• Un financement conjoint par l’État et l’OPCO 2i de diagnostics industriels permettant des actions de nouvelles organisations du travail, en particulier dans les PME, et un plan d’urgence et de relance en faveur de l’alternance et de l’emploi des jeunes ;
• Un plan massif de développement des compétences dans les secteurs fortement impactés par la crise visant à préparer les compétences de demain.
• Un plan de relance industriel sera étudié au sein de la branche afin de réfléchir sur l’industrie post-crise et sur les questions de souveraineté industrielle et de relocalisations dans notre pays. Il est convenu de prendre connaissance des travaux réalisés par le CESE et par les filières au sein des Comités Stratégiques de Filière (CSF) du Conseil National de l’industrie (CNI) et de mener et de conclure nos travaux d’ici la fin septembre.
• De reprendre, dès le mois de septembre, les négociations sur le futur dispositif conventionnel de la métallurgie en adaptant, si nécessaire, la méthode de travail.
FO Métaux, en tant qu’organisation syndicale responsable, a tenu à remplir son rôle en signant ce texte paritaire pour s’engager auprès des entreprises et être aux côtés des salariés pour défendre et préserver au mieux les emplois dans la métallurgie.