Daniel Ferté, nouveau secrétaire général de FO-Cheminots, veut réussir les élections, à la SNCF et dans ses filiales

InFO militante par Clarisse Josselin, L’inFO militante

© F. BLANC

Daniel Ferté, 51 ans, est secrétaire général de la fédération FO-Cheminots depuis le 5 décembre. Ancien secrétaire adjoint, il prend la succession de Philippe Herbeck. L’une des priorités du militant sera de rendre à FO sa représentativité dans la branche, dans un contexte d’éclatement de la SNCF du fait de l’ouverture à la concurrence.

Daniel Ferté, élu secrétaire général de FO-Cheminots par le conseil national le 5 décembre, reprend à la volée les rênes de la fédération. Son prédécesseur, Philippe Herbeck, a fait valoir ses droits à la retraite pour raisons personnelles. Ce dernier fait aussi partie des personnels dont le statut cheminot est mis à mal par la filialisation du fret ferroviaire auquel il était rattaché.

Originaire de Picardie, Daniel Ferté a démarré sa carrière professionnelle dans l’Éducation nationale, comme maître d’internat, en parallèle d’études d’anglais. Mais j’ai compris que les études n’étaient pas trop pour moi, admet-il dans un sourire. À 27 ans, celui qui compte des conducteurs de train dans sa famille entre à son tour dans les chemins de fer, comme contrôleur. Il est notamment attiré par la culture des cheminots, basée sur la solidarité.

Le jeune homme avait adhéré à la FNEC-FO en 1996, pour les valeurs de liberté et d’indépendance portées par la confédération. Il rejoint donc naturellement FO-Cheminots et prend rapidement ses premiers mandats, d’abord dans les instances locales puis régionales, avant d’entrer à la fédération en 2017.

La  grande priorité du nouveau secrétaire général est de réussir le congrès fédéral de septembre prochain, qui servira de plateforme de lancement pour les élections professionnelles à la SNCF à l’automne 2026. Son objectif : que FO redevienne représentatif dans la branche, en franchissant le seuil de 10 %, souvent frôlé mais jamais atteint depuis la loi de 2008. Ce résultat est d’autant plus atteignable que FO est déjà représentatif dans neuf CSE et enregistre de bons résultats dans plusieurs compagnies comme Eurostar ou DB Cargo.

 On ne gagne pas d’argent avec les trains

D’autres élections seront organisées à plus ou moins long terme dans les filiales nées de l’ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires et du fret. Tous les trains régionaux et nationaux seront concernés dans les dix ans qui viennent, avec autant d’entreprises que de lots, précise le militant. Dans les Hauts-de-France, à l’étoile de Nice ou au tram-train de Nantes, les agents ont déjà basculé dans une nouvelle entité, et les élections sont prévues en mars 2025. Dans ces filiales, tout est à renégocier, la rémunération, les conditions de travail, l’accord handicap...

Même si FO s’oppose à cette filialisation forcée, ces élections représentent des opportunités à saisir. Ces scrutins peuvent donner le signal d’un changement de paysage syndical, poursuit Daniel Ferté, déterminé à faire le maximum pour remporter ces élections.

La filialisation aura aussi des conséquences en termes de moyens syndicaux. Tout le droit syndical est rattaché à la SNCF, et le temps de dégagement [NDLR : de décharge syndicale] est fonction des résultats électoraux. À l’avenir, ces temps de dégagement resteront au sein des filiales, explique-t-il.

Il s’inquiète aussi de manière plus globale pour l’avenir de la mission publique et celui de l’entreprise.
 L’ouverture à la concurrence va casser le statut et éclater l’entreprise historique [créée en 1938, NDLR] mais ce ne sera jamais rentable, on ne gagne pas d’argent avec les trains. Les Anglais sont d’ailleurs en train de renationaliser le transport ferroviaire, rappelle le militant, qui revendique le retour à la SNCF une et indivisible, et au statut pour tous les salariés de la branche.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération