Dans l’Hérault, FO mobilisée contre le « démantèlement de la République »

Congrès d’UD par Mathieu Lapprand, Patrick Privat

Le congrès de l’union départementale de l’Hérault s’est tenu le 23 mai à Montpellier sous la présidence de Patrick Privat, Trésorier de la confédération, et en présence de Philippe Saurel, maire de Montpellier, et de Jean-Claude Mailly, Secrétaire général de la confédération.

Devant plus de 200 délégués présents, représentant une soixantaine de syndicats, et en présence de Michelle Biaggi, secrétaire confédérale, et de Rose Boutaric, ex-trésorière confédérale, le congrès a adopté à l’unanimité moins une voix le rapport d’activité de l’UD. Le secrétaire général de l’UD depuis 2013, Gilbert Fouilhe, a été réélu. Son rapport décrit toutes les actions qui ont permis de stabiliser le fonctionnement et les comptes de l’UD.

L’Hérault est l’un des départements les plus pauvres de France, rappelle le rapport d’activité. L’emploi y est l’une des préoccupations majeures : le niveau du chômage pour la zone Agde-Pézenas atteint un record national avec 17.5% de la population touchée mais d’autres zones figurent également dans le peloton de tête : Sète avec 15,7%, Montpellier avec 13,4% et Béziers avec 15%.

La précarité s’y accroît. Ainsi, entre 2012 et 2013, le nombre d’allocataires du Revenu de solidarité active (RSA) est passé de 41 764 à 53 460, soit 6,6% de la population et une explosion de 28 % en une seule année. Le département compte près de 27 000 entreprises de moins de 10 salariés et seulement 166 entreprises de plus de 200. L’intérim y est particulièrement développé avec plus de 200 000 contrats, correspondant à 6 180 Équivalents temps plein.

Développer FO dans les TPE et chez les salariés intérimaires

Le contexte du rapprochement régional entre les régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon et la perte du statut de capitale régionale pour Montpellier n’ont pas manqué de susciter des inquiétudes parmi les délégués : « Quelles seront les clés de répartition de la solidarité entre la Métropole de Montpellier et le reste du département ? », interroge notamment le rapport d’activité. Car bien que gagnant chaque mois environ 1 400 habitants, « les services publics du département sont en recul constant depuis la RGPP et les plans qui lui ont succédé », déplore Gilbert Fouilhe. En 2014, dans le département, trois écoles ont été fermées ainsi que 48 lits du CHU de Montpellier. Quatre-vingt-un bureaux de poste sont passés en Agence postale communale et il ne reste aujourd’hui que 46 des 76 implantations régionales de l’ANPE et des Assedic qui existaient en 2009. Ces baisses d’investissements publics ont également des conséquences sur le secteur privé, c’est pourquoi l’UD a rappelé la manifestation avec les salariés de RAZL-BEC « pour que les chantiers publics maintiennent l’emploi dans le BTP ».

Après de bons résultats électoraux récents, tant dans la fonction publique qu’à la MSA, l’orientation portée par la nouvelle équipe élue à l’unanimité visera tout d’abord à accroître les implantations dans les TPE ainsi que la syndicalisation des salariés intérimaires, très présents dans le département.

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante

Patrick Privat Trésorier confédéral

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