Dans le Cher, cap sur le développement

Congrès d’UD par Clarisse Josselin, Roxane Idoudi

Le XXVIe congrès de l’union départementale FO du Cher s’est tenu le 3 mars à Bourges, sous la présidence de Roxane Idoudi, avec 170 participants.

Depuis mon arrivée en mars 2017, mon objectif premier était d’inciter les camarades des syndicats du Cher à revenir régulièrement à l’UD, explique Pierre Lemmet, qui a été réélu à l’unanimité des congressistes pour un second mandat au poste de secrétaire général. Cela passait notamment par une amélioration de l’accueil. L’UD se situe toujours dans les locaux de l’ancienne trésorerie municipale de Bourges, mais elle s’est agrandie. Sa surface a plus que doublé, et elle dispose désormais d’une meilleure visibilité avec façade sur rue et enseigne lumineuse. L’inauguration a eu lieu en mai 2019, en présence du secrétaire général Yves Veyrier et de Frédéric Homez, secrétaire général de FO Métaux.

Au cours du mandat écoulé, l’accent a aussi été mis sur la formation syndicale. Chaque année, trois sessions « découverte FO » ont été organisées, soit 250 stagiaires sur trois ans. Les militants ont ensuite été incités à s’inscrire à d’autres stages pour élargir leurs champs de compétences. On a eu beaucoup de monde en formation, on crée une dynamique, se félicite Pierre Lemmet. Des syndiqués on en trouve. Des militants, c’est plus compliqué. Mais quelques jeunes arrivent et s’investissent.

FO progresse à chaque élection

Et l’effet se fait sentir. FO s’est implanté ou réimplanté dans une dizaine de structures. Dans le Cher, le syndicalisme libre et indépendant que nous défendons progresse à chaque élection, secteur privé et secteur public confondus, nous plaçant très souvent en tête, souligne la résolution. Ainsi, chez Gedhif (action sociale), FO a obtenu 9 sièges de titulaires sur 10 au CSE. FO a également confirmé son implantation dans les organismes sociaux paritaires en prenant la présidence de l’Urssaf, de la CPAM, et la vice-présidence de la CAF.

La préservation des acquis sociaux est une priorité pour le congrès. L’UD a répondu à l’ensemble des appels à manifester de la confédération, et notamment contre la réforme des retraites. Le mandat écoulé a débuté quelques jours avant l’élection d’Emmanuel Macron. La politique sociale est largement fondée sur les intérêts du patronat et des financiers au détriment des salariés, dénonce Pierre Lemmet. Il pointe notamment la remise en cause du code du travail ainsi que de la Sécurité sociale et du système de santé, les deux piliers majeurs de la protection des salariés. Le congrès rappelle son attachement à la solidarité nationale dont l’essence est cotiser selon ses moyens, se soigner selon ses besoins.

Près de 160 jours de grève à l’hôpital de Vierzon

Ainsi, le congrès a réaffirmé son exigence d’abrogation du projet de loi retraite imposé par le 49.3, socialement injuste et financièrement inefficace et son attachement au système de retraite par répartition qui garantit un système basé sur la solidarité intergénérationnelle.

La résolution dénonce aussi les réformes successives de l’État qui provoquent la dislocation des services publics (…), destruction amplifiée par la création des nouvelles régions.

Le combat du personnel de l’hôpital de Vierzon, en grève durant près de 160 jours à l’appel d’une intersyndicale pour sauver la maternité, reste l’un des conflits les plus marquants du mandat qui illustre le manque de moyens humains et financiers dans tous les établissements qui assurent un service rendu au public, comme l’Education nationale ou le secteur médico-social…

Le congrès revendique également une augmentation générale des salaires (avec un Smic à 80% du salaire médian) et des minimas sociaux. Il exige l’arrêt du démantèlement des statuts et le maintien des conventions collectives. Il appelle aussi l’ensemble de ses structures syndicales à empêcher la généralisation du travail dominical, de nuit et en soirée.

Moins de moyens avec le CSE

Pour l’UD, le manque de moyens humains reste problématique. Elle n’a pas pu faire face aux 150 demandes reçues en un mois pour négocier de protocoles d’accords pré-électoraux pour les élections CSE. On a été noyés, il aurait fallu des permanents pour y parvenir, reconnaît Pierre Lemmet. Mais avec le CSE, les camarades ont moins d’heures de délégation et ne peuvent plus comme avant consacrer quelques heures à l’UD.

Le secrétaire général, dont la durée du mandat passe de trois à quatre ans, se fixe comme objectifs le développement syndical et un rajeunissement des équipes. Pour les prochaines élections CSE dans quatre ans, il faut qu’on ait assez de monde pour aller à tous les PAP, lance-t-il. Car là où on ne présente pas de liste, on n’a pas de voix, et c’est un peu dommage. Mais pour l’heure, il se lance dans la campagne pour les élections TPE de décembre 2020.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

Roxane Idoudi Ex-Secrétaire confédérale au Secteur du Développement de l’Organisation

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