Si les situations relatives aux moyens divergent bien sûr d’un établissement scolaire à l’autre ou d’une université à une autre, les conséquences de mesures d’austérité budgétaire et des réformes se font sentir de plus en plus sur le territoire. Ce qui amène les militants FO à batailler. Nombre de mobilisations ont ainsi ponctué le mois de mars et ce 2 avril avaient lieu, à l’appel d’une intersyndicale à laquelle participe la FNEC-FP-FO, une grève nationale et des manifestations sur le territoire, contre la réforme du Choc des savoirs.
Des collectifs contre les fermetures de classes
Comment s’étonner de ce mécontentement dans l’enseignement ! Dans le premier degré, par exemple, sont programmées à la prochaine rentrée, 2025 670 suppressions de postes et 5 000 fermetures de classes. Des fermetures qui impactent notamment les territoires ruraux. Dans l’Yonne, les enseignants mais aussi les familles et élus locaux se sont mobilisés, réussissant à faire reculer partiellement le rectorat. 23 classes seront toutefois fermées à la rentrée prochaine. Le collectif formé est monté à Paris le 15 mars, organisant un rassemblement soutenu par la Fnec FP FO.
Suite à celui-ci un comité de liaison s’est créé pour fédérer l’ensemble des acteurs contre les fermetures de classes
explique Christophe Lalande de la Fnec FP FO. Plus largement, dans les collèges et les lycées, la grogne se fait plus vive aussi alors que sont examinées actuellement.les dotations horaires globales pour l’année 2025-2026.
Autre dossier… Dans la capitale, où des classes ferment aussi, la fédération a dû se saisir et lutter contre la menace d’une suppression des décharges d’enseignement pour les personnels de direction des écoles. Ceux-ci bénéficient en effet d’une dérogation : ils sont déchargés des fonctions d’enseignement pour se consacrer à leurs missions de direction. Un régime spécial remis en cause par la ministre de l’Éducation nationale qui avait demandé une concertation en vue de sa suppression. La mobilisation des agents contre ce projet, les 4 et 11 mars, a permis d’obtenir le recul du ministère. Le 18 mars, il a ainsi annoncé un moratoire sur la suppression de ces décharges. Une victoire mais qui s’effectue à moyens constants, souligne Christophe Lalande de la Fnec FP FO.
Une austérité qui se voit
Particulièrement touché par des mesures d’austérité (les crédits de paiement baissent de près d’un milliard d’euros cette année par rapport à 2024), l’Enseignement supérieur vit quant à lui au rythme des mobilisations depuis le mois de décembre. Dernière en date, celle, nationale, le 27 mars, à l’appel de plusieurs syndicats, dont FO. On constate que de plus en plus de professionnels, enseignants-chercheurs comme agents administratifs, rejoignent les étudiants déjà bien engagés dans des actions de blocage ou des assemblées générales
, constate Sylvain Excoffon de FO-ESR.
Là encore, rien d’étonnant à ces mobilisations tant le mécontentement est fort. Les conséquences des choix budgétaires commencent à être visibles dans les universités et les formations, indique le militant. Par exemple, à Poitiers, il a été demandé à chaque formation de diminuer ses coûts de 10 %. Cela peut passer par une baisse des frais de fonctionnement, de la consommation de chauffage ou de rames de papier, mais aussi par la diminution des heures de cours lorsque lorsqu’il n’est plus possible d’abaisser encore les frais de fonctionnement.
En réponse à cette austérité, de nombreuses assemblées générales s’organisent localement en vue de construire une mobilisation plus large. Ainsi à Bordeaux, une AG a rassemblé 1 500 étudiants. Le lendemain, une autre AG s’est tenue, cette fois pour les personnels. Ils étaient près d’une centaine à répondre à l’appel.
Étudiants et personnels en AG
La jonction d’actions -entre agents et étudiants- commence à s’opérer dans certains endroits, observe Sylvain Excoffon. Au Crous de Rouen, les agents et étudiants ont écrit ensemble leurs revendications, notamment sur le problème de l’augmentation des loyers des logements
, illustre le militant.