Dans un contexte aérien incertain, Air France KLM annonce des licenciements en Italie

Actualités par Chloé Bouvier, L’inFO militante

Laurent GRANDGUILLOT/REA

Avant même les nouvelles difficultés des compagnies de transport aérien liées à la guerre en Ukraine, comme d’autres, Air France KLM avait été mis à mal par la pandémie. Malgré les aides publiques reçues par le groupe, celui-ci a fait peser les conséquences de cette crise sur les salariés. Et cela continue. En Italie, 48 employés sur 183 sont actuellement menacés de licenciement.

Après que la pandémie a coupé les ailes du secteur aérien, la guerre en Ukraine le met à nouveau en difficulté. Ses salariés craignent de nouvelles répercussions sur l’emploi souffle Christophe Malloggi, secrétaire général FO Air France. Alors qu’en 2020, Air France KLM a annoncé une perte de 59 % sur un an de son chiffre d’affaires le groupe vient de supprimer ses vols vers l’Ukraine. De son côté, Moscou a interdit le survol de son territoire aux avions des compagnies liés aux pays européens ayant adopté des sanctions à son encontre. Air France se trouve impacté, en premier lieu pour ses vols vers l’Asie et notamment pour le trafic de marchandises.

Toutefois, le groupe n’a pas attendu la guerre en Ukraine pour répercuter sur ses salariés les conséquences de ses difficultés conjoncturelles, celles liées à la crise Covid. En France, et après plusieurs plans de restructurations bien avant la pandémie, il avait ainsi confirmé en juillet le plan de suppressions de 6 560 postes d’ici à 2022, soit 16 % de son effectif. Un plan drastique alors qu’Air France a bénéficié durant la crise d’un soutien de l’État, assorti de contreparties, à hauteur de sept milliards d’euros.

Déjà 48 salariés menacés de licenciement

En ce début de 2022, c’est cette fois les emplois des salariés italiens qui sont eux aussi menacés. La direction d’Air France KLM a annoncé une procédure de licenciement collectif impactant 48 salariés sur les 182 que compte la compagnie dans le pays. Air France KLM annonce cette réorganisation alors que le groupe a bénéficié du dispositif Ammortizzatori sociali, qui ressemble à celui de l’activité partielle en France, durant la crise, souligne Christophe Malloggi. Les organisations syndicales italiennes ont appelé à la grève le 25 février.

Avant cela, et à l’issue d’une rencontre avec la direction, elles dénonçaient dans un communiqué le fait que celle-ci interprète les mesures de sécurité sociale (soutien social, Ndlr) de l’État comme un moyen de virer les salariés plutôt que d’y voir une solution de préserver l’emploi. Surtout, la direction fait reposer sur les travailleurs et les syndicats la responsabilité de trouver des solutions alternatives au licenciement.

Le soutien européen d’EFT Un soutien européen

Les salariés italiens ont reçu le soutien de leurs collègues européens via la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF), qui compte notamment la Fédération Force Ouvrière de l’Équipement, de l’Environnement, des Transports et des Services (FEETS-FO). Alors que les États ont mis en place des mécanismes destinés à amortir les effets sociaux de la crise conjoncturelle de la COVID 19, nous sommes convaincus que notre compagnie aura besoin de mobiliser tous les salariés quand l’activité reprendra. La Direction de notre groupe ne doit pas faire porter sur les épaules des salariés le prix de cette crise., estime FO Air France dans un communiqué.

Au sein de l’ETF, nous ne pouvons que manifester notre soutien puisque chaque pays européen a sa propre législation du travail, explique Christophe Malloggi précisant qu’ aller contre celle-ci s’apparenterait à de l’ingérence. Mais sur les réseaux sociaux et ceux, internes aux syndicats, le soutien est bel et bien là.

Chloé Bouvier

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération