+ de 50° : étés meurtriers pour les travailleurs de la prochaine Coupe du monde

Le chiffre de la semaine par Michel Pourcelot

En été les températures peuvent atteindre plus 50° au Qatar, où se jouera la prochaine Coupe du monde de football en 2022. Ce qui a conduit à organiser la compétition en période hivernale afin que les footballeurs puissent œuvrer en dehors des plus fortes chaleurs, ce qui ne sera pas le cas des centaines de milliers de travailleurs étrangers, asiatiques pour la plupart, chargés de la construction des stades et autres infrastructures. En vertu d’un système appelé la « kafala », ils sont corvéables à merci et ne peuvent guère agir sur leurs conditions de travail. Néanmoins, suite aux pressions de la CSI, la Confédération syndicale internationale, le Qatar s’est engagé en octobre 2017à réformer le système de la « kafala », conduisant l’Organisation internationale du travail (OIT) à retirer, le mois suivant, sa plainte contre le Qatar.

Près d’un décès par jour...

Si la Coupe du monde au Brésil avait officiellement coûté la vie à une dizaine d’ouvriers, celle organisée au Qatar, qui s’était vu attribuer l’évènement en 2010, présente sans doute et d’ores et déjà un bilan bien plus meurtrier. En effet, en 2013, l’ambassade du Népal, à Doha avait fait état du décès d’au moins 44 travailleurs népalais entre les seuls 4 juin et 8 août 2013, soit quasiment un par jour. On ne sait si tous travaillaient pour la Coupe du monde, mais ces chiffres ne concernant que les Népalais, on peut supposer que le bilan concernant l’ensemble des travailleurs étrangers est bien plus lourd. En mars 2014, un rapport de la CSI, avait estimé à plus de 1 200 le nombre de morts entre décembre 2010 et 2013...

 Voir en ligne  : La CSI a lancé une nouvelle campagne d’information pour mettre en exergue les conditions des travailleurs migrants et leur traitement dans le cadre des lois qatariennes

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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