De Bruxelles aux Champs-Elysées, trois semaines pour un triomphe

Tour de France 2019 par Baptiste Bouthier

Les Alpes et les Pyrénées bien sûr, mais aussi le Massif central, les Vosges et deux contre-la-montre : les 3 460 kilomètres du Tour 2019 n’attendent que le verdict des coureurs. Découvrez étape par étape ce parcours au fort accent montagnard.

Un peu de tout pour commencer

Trois semaines, c’est long. Le Tour de France est fait de hauts et de bas, d’étapes décisives et d’autres plus calmes. Les premiers jours sont immanquablement ceux de la nervosité : le parcours est peu difficile, tout le monde est frais, tous les rêves sont encore permis et les chutes guettent. Mais le contre-la-montre par équipes, dès le deuxième jour, va permettre de décanter le classement
général.

Samedi 6 juillet 2019

Première étape - Bruxelles - Bruxelles (192 km)
Comme en 1958, le Tour s’élance de Bruxelles, mais c’est surtout pour honorer les cinquante ans de la première victoire d’Eddy Merckx sur la Grande boucle, en 1969. Cette première étape, une boucle de 192 kilomètres autour de la capitale belge, visitera le mur de Grammont, mythique mont pavé des classiques flandriennes du printemps. Mais ce sera bien loin de l’arrivée, réservée à coup sûr aux sprinteurs : le premier maillot jaune sera l’une des fusées du peloton.

Dimanche 7 juillet 2019

Deuxième étape - Bruxelles - Bruxelles (27 km, contre-la-montre par équipes)
Déjà une journée très importante pour les candidats à la victoire finale, celle du chrono par équipes, qui peut créer de gros écarts entre les formations bien huilées et celles qui manquent de cohérence et de qualité dans l’exercice. Le parcours, une balade dans Bruxelles du palais royal au fameux Atomium, est en tout cas taillé pour les spécialistes de l’effort chronométré.

Lundi 8 juillet 2019

Troisième étape - Binche - Épernay (214 km)
Après les sprinteurs et les rouleurs, et en attendant les grimpeurs en montagne, ce sont les puncheurs qui sont mis à l’honneur sur cette troisième étape. Les trente derniers kilomètres proposent en effet une succession de courtes bosses, avant une arrivée en montée à Épernay a priori inaccessible aux purs sprinteurs. Pour les favoris, il faudra veiller à rester bien placé pour éviter de perdre du temps bêtement.

Mardi 9 juillet 2019

Quatrième étape - Reims - Nancy (215 km)
Il y a des jours, comme ça, sur le Tour de France… Les 215 bornes de cette quatrième étape risquent de paraître bien longues aux coureurs et aux téléspectateurs : presque rien à se mettre sous la dent avant la ligne droite finale de 1 500 mètres à Nancy, forcément promise à un pur sprinteur. Au moins, le sprint promet d’être royal.

 

PREMIERS MASSIFS, PREMIÈRES ÉCHÉANCES
Si les Alpes et les Pyrénées sont des rendez-vous immanquables du Tour, les massifs « intermédiaires » sont également régulièrement visités, pour varier les plaisirs et les difficultés. Avant d’affronter la haute montagne, le peloton va donc devoir arpenter les Vosges et le Massif central : autant de pièges potentiels pour les candidats au podium à Paris.

 

Mercredi 10 juillet 2019

Cinquième étape - Saint-Dié-des-Vosges - Colmar (169 km)
Parvenus en Alsace, les coureurs du Tour découvrent la montagne avec l’entrée dans les Vosges : la côte du Haut-Kœnigsbourg puis surtout, dans les quarante derniers kilomètres, l’enchaînement de la côte des Trois-épis et de celle des Cinq-Châteaux. Pas sûr que les favoris à la victoire finale se découvrent pour autant : l’occasion semble belle pour les baroudeurs.

Jeudi 11 juillet 2019

Sixième étape - Mulhouse – La Planche des belles filles (157 km)
Comme en 2012, 2014 et 2017, c’est la station vosgienne de La Planche des belles filles qui fait office de première arrivée au sommet de la Grande boucle. Ses très difficiles 7 kilomètres à 8,7 % ne sont donc pas inconnus des coureurs, mais cela n’empêchera pas des écarts entre les favoris, surtout grâce aux pentes terribles (jusqu’à 20 %) du dernier kilomètre. D’autant que le reste de l’étape, assez courte, est sacrément corsé : le Markstein (11 km à 5,4 %) d’entrée, le ballon d’Alsace (11 km à 5,8 %) ensuite, puis le très pentu col des Chevrères (3,5 km à 9,5 %) juste avant la montée finale… Un gros rendez-vous, assurément !

Vendredi 12 juillet 2018

Septième étape - Belfort - Chalon-sur-Saône (230 km)
Adieu les Vosges : le peloton s’élance pour la plus longue étape du Tour de France en empruntant quelques contreforts du Jura, mais ce n’est bientôt plus qu’un lointain souvenir sur la route de Chalon-sur-Saône. Le long final en plaine garantit un sprint au grand complet à l’arrivée.

Samedi 13 juillet 2019

Huitième étape - Mâcon - Saint-Étienne (199 km)
Il aura suffi d’une étape de transition pour passer des Vosges au Massif central. La huitième étape est une succession de montées et de descentes dans les départements du Rhône et de la Loire, sans aucun mètre de plat dans ses 150 derniers kilomètres ! Même si les difficultés les plus redoutables sont relativement loin de l’arrivée (le col de la Croix de Thel, le col de la Croix Paquet, la côte de la Croix de Part), les routes finales jusqu’à Saint-Étienne restent difficiles et devraient sourire aux audacieux baroudeurs.

Dimanche 14 juillet 2019

Neuvième étape - Saint-étienne - Brioude (170 km)
La visite du Massif central se poursuit, avec cette fois-ci une plongée au cœur de l’Auvergne, ses côtes parfois très difficiles (le redoutable mur d’Aurec-sur-Loire et ses 3,2 km à 11 % !) et ses plateaux. Le profil fait moins montagnes russes que la veille, mais la côte de Saint-Just, à douze bornes du but, pourrait donner des idées à pas mal de monde, à commencer par les Français en ce jour de fête nationale. L’arrivée est d’ailleurs jugée à Brioude, ville natale d’un certain Romain Bardet…

Lundi 15 juillet 2019

Dixième étape - Saint-Flour - Albi (218 km)
Très longue et démarrée à forte altitude (plus de 1 000 mètres un bon bout de temps), cette dixième étape est « mal-plate », comme disent les cyclistes : pas vraiment vallonnée, mais difficile quand même, avec beaucoup de faux plats et quasiment pas de plaine. à la veille du premier jour de repos, les sprinteurs auront forcément des ambitions, mais la fatigue générale qui commence à s’installer pourrait favoriser les ambitions des baroudeurs…

Mardi 16 juillet 2019

Repos, Albi

 

L’HEURE DE VÉRITÉ DANS LES PYRÉNÉES
Les dix premiers jours de course ont permis bien sûr d’écrémer et de tirer de premiers enseignements, mais ce sont les dix derniers qui font la différence dans la course au maillot jaune. La quête du Graal passe d’abord par une séquence pyrénéenne intense, avec quatre étapes décisives à la suite.

 

Mercredi 17 juillet 2019

Onzième étape Albi - Toulouse (167 km)
Avant quatre jours à très haute intensité, le Tour redémarre par une onzième étape a priori tranquille, et en plus pas trop longue, entre Albi et Toulouse. Tout près de la place du Capitole, c’est un sprinteur qui a toutes les chances de lever les bras dans la ville rose.

Jeudi 18 juillet 2019

Douzième étape Toulouse - Bagnères-de- Bigorre (202 km)
C’est par les Pyrénées, donc, que le Tour de France entre dans la haute montagne après avoir déjà exploré la moyenne, dans les Vosges et le Massif central. Pour démarrer, le menu est corsé mais abordable : deux solides cols souvent vus sur la Grande boucle – Peyresourde (13,2 km à 7 %) et la Hourquette d’Ancizan (9,9 km à 7,5 %) – s’enchaînent dans la deuxième moitié du parcours, mais l’arrivée à Bagnères-de-Bigorre est ralliée au terme d’un grand toboggan de trente kilomètres favorable à des regroupements. Un jour où l’on peut davantage perdre que gagner
le Tour.

Vendredi 19 juillet 2019

Treizième étape Pau - Pau (27 km) (contre-la-montre individuel)
En plein cœur du triptyque pyrénéen, c’est un rendez-vous capital qui attend les candidats à la victoire finale autour de Pau. Un contre-la-montre de 27 kilomètres, vallonné dans sa première partie puis tout plat pour les 10 derniers kilomètres, susceptible de creuser de beaux écarts entre les premiers du classement général. Il ne faudra pas avoir un jour sans…

Samedi 20 juillet 2019

Quatorzième étape - Tarbes - Tourmalet Barèges (117 km)
Les coureurs enchaînent les rendez-vous majeurs sans répit : voilà une étape « sprint », car très courte, à peine plus de 120 kilomètres, et surtout une arrivée au sommet d’un géant des Pyrénées, le col du Tourmalet. Auparavant, il aura fallu digérer le déjà très difficile Soulor (11,9 km à 7,8 %) mais c’est évidemment dans l’ascension finale que tout se jouera, à plus de 2 000 mètres d’altitude. Col le plus souvent franchi par le Tour dans son histoire, le Tourmalet est toujours un passage décisif sur la route du maillot jaune : l’édition 2019 n’échappera pas à la règle.

Dimanche 21 juillet 2019

Quinzième étape Limoux - Foix Prat d’Albis (185 km)
A la veille du deuxième jour de repos, les coureurs disputent un quatrième rendez-vous majeur en quatre jours, après les deux premières étapes pyrénéennes et le chrono de Pau. De quoi s’attendre à des défaillances entre Limoux et le Prat d’Albis, une étape typique des Pyrénées : enchaînement de cols sans répit, notamment dans le final, avec le Port de Lers (11,4 km à 7 %), le mur de Péguère (9,3 km à 7,9 %) et enfin la montée finale au-dessus de Foix (11,8 km à 6,9 %). Il y aura certainement plusieurs courses en une : celle pour la victoire d’étape au sein d’une échappée, celle entre les premiers du classement général, et celle pour la survie des anonymes du peloton, pour qui un jour comme celui-ci est surtout un supplice.

Lundi 22 juillet 2019

Repos, Nîmes

 

BOUQUET FINAL DANS LES ALPES
La troisième et dernière semaine du Tour : les coureurs le savent, cette dernière ligne droite est toujours décisive. Elle est celle où les rêves peuvent se réaliser ou se briser, celle où toutes les défaillances sont possibles. Avant le défilé sur les Champs-élysées, c’est dans les Alpes que les favoris vont s’expliquer. Et se départager.

 

Mardi 23 juillet 2019

Seizième étape - Nîmes - Nîmes (177 km)
Le calme avant la tempête… Au lendemain du deuxième jour de repos, la reprise se fait en douceur avec une boucle plate autour de Nîmes, via… le pont du Gard, sur lequel le peloton roulera ! Pas de péripétie attendue au-delà de cette visite touristique : la victoire n’échappera pas à
un sprinteur.

Mercredi 24 juillet 2019

Dix-septième étape - Pont du Gard - Gap (206 km)
Cette fois-ci, les coureurs mettent vraiment le cap sur les Alpes, mais ce n’est pas encore la haute montagne qui est au menu. Le peloton va prendre de l’altitude sans franchir de grands cols : néanmoins, les arrivées à Gap sont toujours animées, et celle-ci ne devrait pas échapper à la règle. Le passage de la côte de la Sentinelle, à dix kilomètres du but, donnera forcément des idées à certains, et si la victoire devrait se jouer entre échappés, quelques favoris pourraient se tester dans ce final, que ce soit en montée ou en descente…

Jeudi 25 juillet 2019

Dix-huitième étape - Embrun - Valloire (207 km)
C’est le grand rendez-vous du Tour 2019, l’étape qui fait peur à tous les coureurs depuis la présentation du parcours, à l’automne dernier. Le premier jour dans les Alpes est terrible, avec un enchaînement de trois grands cols perchés à plus de 2 000 mètres : d’abord celui de Vars (9,3 km 7,5 %), puis l’Izoard (14,1 km à 7,3 %) avant le Galibier (23 km à 5,1 %), mythe alpin dont le sommet, suspendu à 2 642 mètres, n’est situé qu’à 18 bornes de l’arrivée à Valloire. Sur un terrain pareil, impossible de sauver les meubles ou de limiter la casse : il faudra être dans un grand jour pour espérer survivre. La victoire finale se joue ici, au moins en partie.

Vendredi 26 juillet 2019

Dix-neuvième étape - Saint-Jean-de-Maurienne - Tignes (123 km)
Au lendemain de l’enfer, rebelote : une étape « sprint » d’à peine 123 kilomètres, qui promet d’être menée tambour battant, et une pointe à 2 770 mètres au sommet du col de l’Iseran (12,9 km à 7,5 %), encore plus haut que la veille ! Mais la grande explication se fera plus sûrement dans la montée finale vers la station de Tignes, une ascension de 7,4 km à 7 % de moyenne, prolongée de deux bornes de plat. Le genre d’étape qui pourrait causer des défaillances inattendues, surtout avec celle de la veille dans les jambes…

Samedi 27 juillet 2019

Vingtième étape - Albertville - Val Thorens (131 km)
C’est le dernier champ de bataille, la dernière occasion de renverser la table ou le dernier jour où serrer les dents avant la balade finale à Paris. La dernière journée de montagne, le dernier défi des Alpes est une nouvelle étape très courte, à peine plus de 130 kilomètres, mais toujours aussi exigeante pour les organismes. Au menu du jour : le copieux Cormet de Roseland abordé à froid en début d’étape (19,9 km à 6%), la moins longue côte de Longefoy et, surtout, l’interminable montée finale vers Val Thorens, 33,4 km à 5,5 % de pente moyenne ! Un supplice pour finir et tout tenter : le Tour se termine là-haut.

Dimanche 28 juillet 2019

Vingt et unième étape - Rambouillet - Paris Champs-élysées (127 km)
Immuable et mondialement célèbre, le défilé final sur les Champs-élysées termine en apothéose ce Tour 2019. Une fois le départ donné de Rambouillet, le peloton entre dans Paris, rend visite à quelques monuments puis couvre le circuit de la plus belle avenue du monde à plusieurs reprises avant un dernier sprint massif, l’occasion d’une victoire de prestige pour un sprinteur ayant survécu à tous les cols pyrénéens et alpins. C’est le seul enjeu sportif du jour : pour le maillot jaune, aucune sueur à avoir, sa victoire est scellée.