De grandes dames fières de leur grève et de leur syndicat

Portrait par Evelyne Salamero

De gauche à droite : Fatoumata Baya, Amel Moustafa et Youssef Adad, trésorier du Syndicat nettoyage Île-de-France (Fédération de l’Équipement, de l’Environnement, des Transports et des Services). © E. Salamero

Amel Moustafa et Fatoumata Baya ont respectivement 38 et 53 ans et sont agents de propreté aux toilettes de la gare du Nord, à Paris.

Fatoumata est « ouvrante », elle accueille les clients aux toilettes de la gare du Nord. Amel est chef d’équipe et secrétaire de la section FO pour les gares du Nord et Saint-Lazare. L’une n’aime pas l’expression « dame pipi », qu’elle juge dégradante, l’autre s’en moque. Mais les deux femmes font front commun pour défendre leur dignité face aux clients parfois agressifs, voire insultants, mais aussi face à l’employeur.

En janvier, après neuf jours de grève avec leurs collègues, y compris des autres gares parisiennes, elles ont obtenu que le nouveau prestataire de la SNCF, l’entreprise hollandaise 2theloo, s’engage à reprendre tout le personnel aux mêmes salaires et à appliquer la convention collective nationale des entreprises de propreté.

« Personne n’a le droit de nous écraser comme des chiffons au sol »

Elles ont même gagné le paiement des jours de grève. Fatoumata se souvient : « Ça m’a fait du bien de me défendre. Il y avait beaucoup de solidarité entre nous et nous sommes très fières de notre syndicat FO. Tous les matins ils étaient là à 6 h, avec nous. Mes enfants aussi sont venus plusieurs fois. On est là pour gagner notre salaire et nourrir notre famille, on fait bien notre travail. Personne n’a le droit de nous écraser comme des chiffons au sol. » Maintenant, souligne Amel, il ne faut surtout pas baisser la garde, « il faut rester vigilant et donc syndiqué ».

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

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