Les salariés agricoles du secteur privé travaillent dans des exploitations ou des entreprises de production agricole, des coopératives agricoles, ou encore au Crédit agricole mutuel et à la MSA.
Pourquoi faire la distinction entre exploitations et entreprises ? C’est le signe d’une profonde mutation du monde agricole depuis vingt ans. De moins en moins nombreuses, les exploitations sont de plus en plus étendues. La superficie moyenne des plus grandes et des moyennes est passée de 66 hectares en 2000 à 85 aujourd’hui. Entre 2000 et 2013, plus de 90 000 d’entre elles ont disparu (-24 %) et les plus petites ont diminué de 36 % entre 2000 et 2010. Beaucoup ont fusionné pour donner naissance à des groupements d’employeurs, qui font eux-mêmes appel à des sociétés prestataires de services. La mutualisation des moyens, mise en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale avec la création des Cuma (Coopératives d’utilisation de matériel agricole), s’est développée et a de plus en plus concerné la main-d’œuvre. Aujourd’hui, les salariés travaillent souvent sur plusieurs exploitations mais pour une seule entreprise. La main-d’œuvre familiale a reculé au profit du salariat.
Les conventions collectives n’ont pas plus d’une vingtaine d’années
Quelques clés
La MSA, créée en 1957, a un guichet unique pour la maladie, la retraite, les risques professionnels ainsi que l’action sanitaire et sociale, avec des Maisons d’accueil rurales pour personnes âgées.
La MSA a une caisse centrale et 35 caisses départementales qui peuvent instaurer des aides supra légales. Chacune des 36 caisses a un conseil d’administration avec des représentants des exploitants, des employeurs (pour les entreprises nées du regroupement de plusieurs exploitations) et des salariés.
En 2010, les salariés agricoles représentaient 17 % du total des actifs permanents, soit quatre points de plus que dix ans auparavant, et réalisaient plus de 20 % du volume de travail de l’ensemble de la main-d’œuvre permanente. « Cette évolution nous a permis de négocier avec des patrons d’entreprise plus sensibilisés aux conditions de travail et de salaires », explique Didier Cugnac, salarié agricole, Secrétaire général adjoint de l’Union départementale FO du Lot et représentant FO à la MSA. Ce n’est donc pas un hasard si les conventions collectives, nationale et départementales, qui sont encore parmi les plus pauvres du pays, existent depuis une vingtaine d’années seulement.
Mais le secteur agricole n’a pas échappé à la crise. Depuis 2012, le nombre de CDD ne cesse d’augmenter et l’on compte aujourd’hui 800 000 saisonniers par an en moyenne, ce qui représente 66 % de la main-d’œuvre.
Dans ce contexte, la MSA, la caisse de protection sociale du monde agricole, est vouée à jouer un rôle d’amortisseur social de plus en plus important. Pour FO, avoir un régime spécifique est précieux. Didier Cugnac explique : « Cela nous permet d’accompagner les adhérents au plus près, en relation avec les risques propres au monde agricole auxquels ils sont quotidiennement confrontés et de fournir des aides de proximité. » -