De l’indignation au syndicalisme

Portrait par Evelyne Salamero, FNEC FP FO

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Emma Fonteneau, 28 ans, employée par le Centre des monuments nationaux (CMN), a adhéré il y a trois ans au syndicat de l’action culturelle de la FNEC FP FO (Enseignement, culture, formation professionnelle).

Dès qu’elle prend la parole, on sent sa détermination et sa passion. Tant pour son métier que pour son activité syndicale. Diplômée en histoire de l’art et en médiation culturelle, Emma travaille au Château d’Angers, où FO est majoritaire. C’est un fort sentiment d’injustice qui l’a conduite au syndicalisme, quand elle a découvert la situation de certains de ses collègues, « bac + 5 » comme elle, mais « ultra-précaires ». Chargés de concevoir et d’animer des visites pour des publics spécifiques (maternelles, collégiens de l’éducation prioritaire, personnes handicapées…), ils sont engagés comme « vacataires à l’acte ».

« Pour aller plus loin »

450 000

C’est le nombre de scolaires accueillis en 2015 dans la centaine de monuments gérés par le CMN.

Ils devraient donc travailler occasionnellement mais sont en réalité employés régulièrement sur de longues durées. Sans contrat de travail, ils n’apparaissent pas dans le bilan social de l’entreprise, alors qu’ils y jouent un rôle clé. Emma, elle, a eu la chance d’être « cdisée ». Elle aurait pu laisser les autres sur le bord du chemin. Ce n’est visiblement pas son genre. Un jour, explique-t-elle, une de mes collègues a réagi. J’ai senti le besoin de la soutenir. Tout est venu de cette démarche collective. Puis j’ai compris que pour aller plus loin, il fallait se syndiquer. Mon engagement syndical est venu de là, de ce dossier très précis, très concret.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

FNEC FP FO Enseignement, Culture et Formation professionnelle