De Résistance Ouvrière à L’inFO militante, liberté et indépendance

Presse par Gérard Da Silva

Dans la clandestinité, les accords du Perreux du 17 avril 1943 réunifient, pour la seconde fois, la CGT. Reunification difficile et, dès la publication de Résistance Ouvrière, en août 1943, les confédérés de Jouhaux, secrétaire général de la CGT depuis 1909, se comptent face aux communistes de la Vie Ouvrière. L’éditorial du 24 novembre 1944 de Résistance Ouvrière (R.O.) proclame : À la R.O. nous sommes des syndicalistes confédérés.

Jouhaux ne reprend publiquement ses fonctions qu’en mai par une déclaration (reproduite dans R.O. numéro 26 du 17 mai 1945) : Les principes et les idées-forces qui furent à la base de notre action, depuis un quart de siècle, rencontrent aujourd’hui, dans ce pays qui veut revivre, l’adhésion d’une majorité indiscutable. Il affirme : […] aujourd’hui comme hier Résistance Ouvrière, qui poursuit au grand jour le bon combat commencé dans la nuit de l’oppression….

Dans la continuité de R.O., vient la publication Force Ouvrière (avec comme sous-titre : Hier Résistance Ouvrière – Aujourd’hui Force), dont le premier numéro paraît le jeudi 20 décembre 1945. Le militant et journaliste André Viot en devient le premier rédacteur en chef.

Cette tendance des CGT confédérés autour du journal Force Ouvrière s’organise autour de grandes valeurs, telles l’indépendance syndicale et la défense de la laïcité. Bouzanquet (Force Ouvrière du 16 octobre 1947 –l’hebdomadaire ayant désormais comme sous-titre FO défend la CGT contre toute emprise politique) titre :  Offensive contre la laïque.

Ainsi vont se constituer des groupes, les « Amis de FO », qui affirment publiquement l’existence du syndicalisme indépendant, et qui se réunissent en Conférence nationale, avec 250 délégués, place Lancry, à Paris, les 8 et 9 novembre 1947, jusqu’à la scission du 19 décembre. Au moment de la fondation de la CGT-FO, Force Ouvrière (qui ne deviendra FO Hebdo qu’en 1966) a déjà publié 119 numéros, avec pour sous-titre : Pour la liberté et l’indépendance syndicale. Il devient l’organe officiel de la CGT-FO au numéro 120 du 15 avril 1948, après le congrès fondateur. L’éditorial du numéro suivant affirme : Nous voulons du réel, avec des pages sur la vie sociale internationale, la vie confédérale, fédérale et des UD… Soit un journal au service du syndicalisme libre et indépendant, en 1948 déjà, comme en 2018 toujours, avec sa nouvelle formule bimensuelle, L’inFO militante.

 

Un journal c’est vital...
Un journal propre à FO, cela a toujours été vital, tant pour affirmer les positions de l’organisation, la vie de ses institutions, que pour assurer, régulièrement, l’information et la formation des militants.
C’était essentiel dans la Résistance, cela l’est toujours face aux destructions sociales du libéralisme comme face à la mainmise sur les médias, écrits ou audiovisuels, de quelques multinationales. Il nous faut un journal militant et libre. C’est ce qu’incarnera cette nouvelle formule.