Pour le Premier ministre, la bonne nouvelle
, c’est que le déconfinement peut être engagé sur tout le territoire national le 11 mai, la mauvaise
, c’est que toutes les zones géographiques du territoire ne sont pas logées à la même enseigne concernant la circulation du virus et la tension sur les hôpitaux.
La France indiquait-t-il, entouré de cinq ministres (Santé, Économie, Éducation, Transports et Travail) lors d’une conférence de presse, le 7 mai, est coupée en deux
, en diagonale. Il y a d’un côté les départements verts, où la situation se serait nettement améliorée ce qui permettrait d’envisager, en juin, un déconfinement plus large (notamment l’ouverture des lycées). De l’autre côté, les département rouges (couvrant quatre régions au total dont l’Ile-de-France), où le déconfinement se fera davantage, pas à pas, le virus étant encore très présent. Dans ces zones rouges, les collèges n’ouvriront pas, pas plus que les parcs et jardins.
L’Ile-de-France devrait connaître ainsi un déconfinement avec une discipline renforcée
a martelé le Premier ministre, annonçant toutefois qu’il n’y aura pas de port obligatoire de masque dans l’espace public (sauf dans les transports) et qu’il n’y aurait pas de confinement obligatoire, à partir du 11 mai, pour les personnes vulnérables. Celles-ci sont invitées à faire montre de prudence tandis que l’ensemble de la population devra apprendre à vivre avec le virus et s’en protéger
indique Édouard Philippe remerciant très chaleureusement les maires, les préfets, tous les élus locaux, les ARS et les fonctionnaires
pour leurs actions depuis le début de la crise.
Pour FO, la Sécu a joué son rôle
Fin mai, si les indicateurs montrent une baisse de la circulation du virus et une amélioration de la situation dans les hôpitaux, le territoire passera à une nouvelle phase de déconfinement
. Dans le cas contraire, il faudra s’adapter
indique le Premier ministre déclarant qu’une fois la crise sanitaire passée, notre pays répondra à la crise économique et à l’appauvrissement général qui va intervenir
.
L’Insee estime que 453 800 emplois du secteur privé ont d’ores et déjà été détruits au premier trimestre 2020, ce qui traduit un recul de l’emploi de 2,3%. Par ailleurs, désormais, plus de douze millions de salariés sont passés sous régime de chômage partiel. 698 licenciements collectifs ont été initiés depuis le 10 mars dernier et 66 000 nouvelles inscriptions ont été enregistrées à Pôle emploi
dans la première semaine de mai, indiquait le 7 mai la Confédération FO citant les dernières statistiques, dont celles de la Dares/ministère du Travail.
Pour Édouard Philippe si nous voulons retrouver notre prospérité, dépasser ce cap et ce coup dur pour la France, il faudra collectivement que nous nous en donnions les moyens par le travail, la solidarité, l’inventivité
. Il ne précise pas si cela comprend, dans l’esprit du gouvernement, des mesures qui impacteraient de nouveau les droits des salariés, le temps de travail par exemple. Début avril, FO avait réitéré son opposition, entre autres, aux dérogations sur le temps de travail prévues par les ordonnances du 25 mars dernier.
Par ailleurs, et alors que le déficit de la Sécurité́ sociale devrait s’élever à 41 milliards d’euros en 2020 (1,9 milliard en 2019), à ce stade, notre système de protection sociale, touché de plein fouet par cette crise sanitaire joue un rôle essentiel dans l’atténuation de l’impact social et économique sur la population et les entreprises
, soulignait, le 6 mai, la Confédération FO. Et de rappeler au passage que les politiques de restriction budgétaire successives ont conduit à exacerber les faiblesses et les manquements pour faire face à la propagation du virus et à la protection sociale et économique des Français
.
Plus globalement, pour FO, le bilan de cette gestion de crise doit être l’occasion de ne plus considérer notre système de Sécurité́ sociale comme un coût, mais comme un droit fondamental, afin d’assurer à chacun et en toute circonstance, une égale protection contre les risques de toute nature
.
Sécurité sanitaire : tous les moyens mis en oeuvre ?
Selon le ministre Olivier Veyran, si la pression épidémique a baissé
, restent les disparités sur le territoire. Quant à la pression qu’a induit l’épidémie sur les hôpitaux, elle est encore forte. On est arrivé à 10 500 lits de réanimation. L’objectif est de revenir à 5 000 lits
, soit la capacité qui existait en France en amont de l’épidémie qui a fait pour l’instant près de 30 000 morts. Le ministre commente une nouvelle carte, celle des tests. Toute colorée en vert, elle est censée signifier la capacité -ou offre- de tests (pour savoir si les personnes symptomatiques sont contaminées ou pas) sur le territoire national.
Tout a été fait pour dépister, la France est prête pour tester massivement
assure fermement le ministre appelant chacun à la responsabilité
et au respect des mesures de protection sanitaire (gestes barrière, distanciation…) et conseillant aux plus fragiles, même si cela n’est pas obligatoire, de porter des masques pour sortir.
L’extrême vigilance
dont il faudra faire preuve, notamment en Ile-de-France, devra être soutenue par la pratique d’un télétravail massif dans les entreprises et une limitation au strict nécessaire
des déplacements en transports en commun, explique encore le ministre détaillant la procédure, et ses différentes étapes, de mise à l’isolement des personnes qui auront été testées. Dans le cadre de cette procédure, indique le gouvernement, les services de l’Assurance maladie contacteront ces patients et mèneront aussi des enquêtes (des brigades d’enquête qui pourraient compter 30 000 personnes seront constituées), notamment en ce qui concerne les personnes (cas contact) qui auront été en relation avec le patient, contaminé ou pas.
FO demande des tests de dépistage obligatoires dans les Ehpad
En ce qui concerne les Ehpad, durement touchés par l’épidémie, il n’y aura pas d’assouplissement au 11 mai
indique Olivier Veyran annonçant une aide
de 475 millions d’euros pour ces établissements et une prime pour les personnels. Cette dernière serait de 1 500 euros pour les personnels des 33 départements où les Ehpad ont été fortement impactés par la Covid-19 et de 1 000 euros dans les autres départements indique le ministre annonçant, sans précisions, l’arrivée prochaine d’une prime pour les personnels d’autres établissements médico-sociaux.
Le 29 avril, concernant le secteur des Ehpad, la fédération des personnels des services publics et de Santé (FO-SPS) mettait quelques pendules à l’heure, rappelant que ce secteur est en crise depuis de nombreuses années par manque de moyens matériels et humains
et que les personnels souffrent de salaires indécents
. La situation d’aujourd’hui dans les Ehpad et services à domicile que ce soit dans le secteur hospitalier public ou privé et dans les collectivités territoriales n’est que la conséquence de l’incurie des gouvernements successifs qui, depuis 2003 (canicule), n’ont pris aucune disposition pour éviter ces situations, laissant depuis le personnel en souffrance
.
FO-SPS souligne la réalité des risques pris par les personnels depuis le début de la crise du Coronavirus et leurs conséquences. Des exemples concrets, issus d’informations recueillies par les nombreuses réponses faites à nos questionnaires auprès de nos structures
ont souligné, notamment via la réalisation de tests par un grand groupe du secteur privé (…) que plus de 15 % des salariés ont été contaminés
. Conclusion logique, la fédération demande plus que jamais que les tests de dépistage soient obligatoires dans tous les établissements et services à domicile
.
Par ailleurs, à la veille du discours gouvernemental sur le déconfinement, FO-SPS pointait la discordance entre la transparence annoncée
(par le gouvernement, Ndlr) et la réalité notamment sur les flux, l’état des stocks et les clés de répartition des moyens de protection. (…) Les décalages incessants et les incohérences entre les déclarations gouvernementales et les réalités de terrain ne participent pas à rendre la situation sereine
. Et de déplorer, au passage, que, malgré toutes les louanges dont ils sont les destinataires, la prime pour les hospitaliers et personnels d’Ehpad ne serait pas versé au mois de mai.
Retour à l’école : beaucoup de questions
Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a confirmé ce que l’on savait déjà, la rentrée sera progressive, à géométrie et géographie variables, et en lien avec les règles prévalant dans les zones rouges ou vertes. Une rentrée en mode kaléidoscope donc. Le 11 mai, les profs feront leur rentrée, les élèves le feront le lendemain mais parfois il faudra plus de temps
précise le ministre.
Les élèves de primaire et maternelle reprendront le chemin de l’école les premiers. Le 18 mai, ce sera au tour des élèves des collèges, mais seulement ceux habitant dans des zones vertes. En élémentaire, les classes ne devront compter que des groupes de quinze élèves, des groupes de dix en maternelle. Le téléenseignement sera aussi toujours en action. Des élèves pourront être à l’école à distance toute la semaine ou seulement certains jours. Bref, de multiples cas de figure.
Le ministre prévoit qu’au total, un million d’élèves seront de retour sur les bancs des écoles la semaine prochaine et 130 000 professeurs. 12 000 personnels médicaux les accompagneront pour cette reprise
ajoute Jean-Michel Blanquer. Le ministre indique que 87 à 90% des communes ont préparé la rentrée pour la semaine prochaine
et avance d’autres chiffres : 80% à 85% des 50 500 écoles ouvriront la semaine prochaine
. Les sections de maternelles et les classes élémentaires comptent au total 370 000 enseignants et 6,7 millions d’élèves. La rentrée ou reprise
concernera donc environ un élève sur six.
La mission est d’instruire, non de servir de garderie
Elle se fera dans le respect de règles sanitaires strictes, se plaît à préciser encore le ministre. Affirmation qui porte cependant son lot d’incertitudes selon les syndicats… De nombreux collègues considèrent, à juste titre, que les conditions sanitaires pour une reprise sans risques de contracter la Covid-19 ne sont pas remplies
indiquait ainsi le 6 mai la Fédération de l’Enseignement FO (Fnec FP-FO). Le même jour, la fédération constatait : le ministre n’a pas donné suite à notre demande de réponse écrite à l’avis du CHSCT ministériel du 3 avril (…) qui demande un dépistage généralisé aux personnels et aux élèves comme préalable à toute réouverture
.
Pour la fédération FO, le gouvernement cherche à se défausser sur les personnels, et notamment les directeurs d’écoles, les personnels de direction et les chefs de services, faisant porter sur ces derniers la responsabilité en cas de propagation de l’épidémie
. A travers les consignes diverses et variées, parfois contradictoires, qui sont données d’un département à l’autre, d’une circonscription à l’autre, parfois d’une école à l’autre, il ressort de manière évidente que l’on va demander aux personnels de faire de la garderie. Ce n’est pas cela l’école publique. Ce n’est pas la mission de ses personnels, qui est d’instruire. Et la Fnec FP-FO de souligner que sept organisations de l’Éducation nationale, dont FO, ont estimé que les conditions sanitaires d’une réouverture des écoles n’ont pas été apportées par le gouvernement pour une reprise à partir du 11 mai
.
Transports publics : casse-tête sur toute la ligne
Dans les transports publics, notamment ceux des grandes agglomérations telle en région parisienne, il y aura pendant trois semaines des règles
(sanitaires, ndlr) très strictes et peut être, au-delà de cette période, des mesures supplémentaires si la distanciation
ne suffit pas indique Édouard Philippe. Alors que les modalités de la reprise des transports publics sont redoutées tant par les personnels que les passagers, tous exigeant que des moyens sanitaires à la hauteur soient mis en place, la ministre des Transports confirme que le port du masque sera obligatoire (pour les plus de 11 ans) au risque d’une amende de 135 euros.
Des masques seront disponibles dans les transports mais uniquement dans les premiers jours du déconfinement
pour les distribuer en appoint aux personnes qui n’auraient pu s’en procurer
indique-t-elle. Au plan de l’évolution de l’offre de transports à partir du 11 mai, l’objectif est de l’augmenter et de maîtriser la demande
. L’offre par métro, bus, TER et RER devait ainsi, annonce Élisabeth Borne, augmenter
jusqu’à un minimum de 50% des capacités habituelles
pour atteindre une offre normale
début juin.
En Ile de France, l’offre RATP passera de 30% actuellement à 75% dès ce lundi 11 mai. Le gouvernement prône toutefois une limitation de la fréquentation du réseau à 15% contre 6% actuellement. Cela semble traduire toute l’incertitude quant aux capacités réelles de mise en place de toutes les mesures de protection. Ces dernières semaines, plusieurs organisations patronales des transports publics avaient alerté le gouvernement sur leurs difficultés à mettre en place des mesures sans en avoir les moyens matériels, ni les effectifs. Et de pointer aussi le problème de perte de rentabilité que cela allait engendrer pour ces entreprises (SNCF, RATP…).
Une offre à consommer très modérément
De leur côté, les syndicats, FO notamment, soulignent depuis le début de la crise la difficulté à obtenir des moyens nécessaires de protection. Si le déconfinement s’ouvre sans tous ces moyens (masques, gel...), les personnels n’écartent pas la possibilité de faire valoir leur droit de retrait, voire d’appeler à des grèves.
Pour le gouvernement, l’utilisation de ces modes de transports en commun aux heures de pointe se fera avec une attestation notifiant un motif professionnel ou motif impérieux. Il invite les employeurs à étaler ou lisser
les horaires d’arrivée et de départ des salariés dans les entreprises. Il préconise aussi de privilégier au maximum le télétravail. Il faudra aussi explique Élisabeth Borne parvenir à limiter les bouchons
sur les routes, celles de la région parisienne notamment. Pour la ministre, les modes alternatifs
, soit le co-voiturage ou encore le vélo, constituent des solutions.
Pour les transports interrégionaux, l’offre devra augmenter aussi, appuie le gouvernement. L’offre en TGV et intercités, dans lesquels le taux d’occupation ne devra pas dépasser 50%, est prévue à la hausse et devra passer de 7% actuellement à 20% puis 40% à la fin mai. Le port du masque sera obligatoire au risque là encore d’une amende et il faudra une attestation au-delà d’un trajet de 100 km.
Liberté de circulation sur le territoire : un éventail de restrictions
La liberté de circulation sur le territoire est rétablie
assure le ministre de l’Intérieur. Enfin presque. 20 000 policiers et gendarmes seront mobilisés
pour faire respecter les règles dans cet état d’urgence qui perdure. Il sera possible de se déplacer, sans attestation, au maximum à 100 kilomètres à vol d’oiseau
autour de son domicile. Mais au-delà, il faudra une attestation spécifique avec un motif professionnel ou motif impérieux
, familial notamment. Sans le laisser-passer, cela coûtera 135 euros.
Les cinémas, lieux de fêtes et autres activités sportives en salle garderont portes closes et les rassemblements seront limités à dix personnes. Aucun évènement (concerts, fêtes…) de plus de 5 000 personnes n’aura lieu avant septembre. Plages, lacs et centres nautiques seront interdits de fréquentation sauf sur autorisation du préfet
et sur demande
des maires. A charge pour eux de fournir tous les aménagements nécessaires à la sécurité sanitaire.
Les frontières avec les pays hors Europe restent fermées jusqu’à nouvel ordre
annonce encore le ministre de l’Intérieur. En ce qui concerne celles entre la France et le reste de l’Europe, la fermeture vaut jusqu’au 15 juin au moins
, les travailleurs frontaliers pourront toutefois continuer à circuler. Précédemment annoncé, l’isolement en quatorzaine à l’arrivée sur le territoire national, pour les Français et étrangers, ne sera pas appliqué, sauf en Outre-mer et peut-être en Corse. Des dérogations seront accordées par ailleurs pour la circulation entre la France et les pays européens, notamment pour raisons familiales (garde d’enfants...) ou encore pour les travailleurs saisonniers agricoles.
Économie : un redémarrage en toute sécurité au travail ?
L’économie française doit redémarrer
a insisté le ministre Bruno Le Maire indiquant que le pays a perdu beaucoup de croissance et d’emplois en trois mois
. Précisant que l’État continuera à accompagner les entreprises (les cotisations patronales de mars à mai sont totalement supprimées
pour les PME ayant fermé sur la période) et que les petites entreprises et les indépendants bénéficieront du fonds de solidarité jusqu’à fin mai, le ministre de l’Économie annonce l’ouverture de tous les commerce au 11 mai
sauf les cafés et restaurants.
Pour les grands centres commerciaux de plus de 40 000m2, l’ouverture sera à géographie variable. Elle sera possible avec l’accord du préfet, mais en Ile-de-France ces centres géants resteront fermés.
Au total, le 11 mai, 400 000 entreprises, avec leurs 875 000 salariés, vont donc rouvrir indique le ministre. Cette reprise d’activité suppose de disposer des équipements nécessaires pour la sécurité sanitaire des salariés et donc une disponibilité des masques
appuie-t-il. En précisant toutefois, les Français peuvent se procurer des masques textiles réutilisables et lavables, des masques à usage unique ou des masques en tissus fabriqués par chacun selon la base des recommandations Afnor
.
Le gouvernement, explique-t-il encore, a voulu que les canaux de distribution soient les plus larges possibles
, au-delà des masques fournis par l’État et les collectivités locales, en particulier les mairies
, les masques seront donc à acheter dans la grande distribution, chez les pharmaciens, buralistes et pour les TPE, des plateformes de e-commerce sont mises en place
. On peut comprendre que les salariés risquent d’être amenés à devoir se procurer, eux-mêmes, des masques. Le protocole de déconfinement publié par le gouvernement et à destination des entreprises stipule : lorsque les gestes barrières peuvent être respectés, le port généralisé du masque est une possibilité, et non une obligation
.
Économie : FO appelle à ne pas refaire les mêmes erreurs
Plus largement, pour la confédération FO les réponses qui seront apportées à cette crise sanitaire ne doivent en aucun cas reproduire les erreurs de celles apportées à la suite de la crise économique et financière de 2008. Reprendre et poursuivre dans le même sens de nouvelles réformes structurelles fragiliserait des services publics et les systèmes de protection sociale, déjà impactés par de nombreuses années d’austérité́, qui, malgré́ les difficultés rencontrées, démontrent leur pleine utilité pour faire face à la crise sanitaire
.
FO souligne ainsi qu’au plan de la perte de recettes fiscales, l’annulation des cotisations sociales et de certains impôts doivent être ciblés sur les entreprises les plus touchées par les restrictions, avec des contreparties sur l’emploi. En effet, l’annulation générale des cotisations patronales et de l’IS coûterait 41 Mds d’euros pour 8 semaines de confinement et bénéficierait le plus aux grandes entreprises dont la masse salariale est plus importante
.
FO demande des clarifications
La santé ne sera jamais une variable d’ajustement
et il s’agit de concilier le retour de l’activité économique avec la santé
assure elle aussi la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Un protocole national de déconfinement pour les entreprises pour assurer la santé et la sécurité des salariés
a été publié par le ministère du Travail. Par ailleurs, existent pour l’instant 54 guides métiers listant les modalités de sécurité sanitaire dans ces secteurs professionnels. Le dialogue social
sera un élément essentiel
de la mise en place du protocole ajoute la ministre appelant les entreprises à recourir au maximum au télétravail, surtout en Ile-de-France
-l’arrivée d’un guide sur le sujet est prévue précise-t-elle-, et à favoriser les horaires décalés pour éviter une surcharge dans les transports.
Le 5 mai, le Secrétaire général de la Confédération FO déplorait que la ministre du Travail n’ait pas envoyé aux organisations syndicales ce protocole
(de déconfinement, Ndlr) avant de le rendre public comme cela avait été le cas sur les fiches métier
. Et Yves Veyrier de redire sa crainte d’une précipitation qui mette en balance les impératifs de la santé avec ceux de la reprise économique
. Pour le Secrétaire général, une clarification
concernant les masques est notamment nécessaire. Qui les fournit et quelles sont les prescriptions selon le poste occupé et qui les prend en charge ? Or la ministre du Travail nous dit que ce n’est pas une obligation. J’aimerais un peu de clarté
.
Les revendications, plus que jamais
Pour FO, qui demande pour tous les salariés concernés, du public comme du privé, la reconnaissance en maladie professionnelle d’une contamination par Covid-19, il faut aussi remettre en place les CHSCT
. FO le demande au gouvernement de la même façon qu’on lui a demandé de revenir sur la réforme de l’Assurance chômage et comme on va lui demander de renoncer définitivement à la réforme des retraites
.
Quant à la volonté soudaine et conjoncturelle du gouvernement de privilégier le télétravail, le Secrétaire général de la Confédération rappelle : en 2017, nous étions parvenus à une délibération avec les employeurs sur la mise en place du télétravail et nous demandions une négociation interprofessionnelle qui cadre sa mise en place en intégrant le droit à la déconnexion et on n’a pas été suivi. J’espère qu’on va s’y atteler le plus vite possible
.