L a menace d’une grève à l’initiative de FO-Agriculture à partir du 28 septembre dans trois services d’inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières (SIVEPs) a fait mouche. Le 27 septembre, l’Union FO a obtenu du ministère et de la DRAAF (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) des Hauts-de-France une réponse positive à ses revendications. Le préavis concernait les SIVEPs de Boulogne-sur-Mer, Calais et Dunkerque, chargés, comme d’autres en France, de l’application de la réglementation européenne relative aux modalités d’importation des animaux, des végétaux et de leurs produits, ou encore de gérer les alertes européennes... Autant dire que ces services, tels ces trois des Hauts-de-France créés depuis le Brexit (1er janvier 2021), sont essentiels pour garantir la sécurité sanitaire des produits alimentaires importés. Or, souligne FO, si les personnels (deux cents agents, inspecteurs et vétérinaires) ont su démontrer leurs compétences pour assurer la fluidité du trafic, de jour comme de nuit et ceci 365 jours par an
, leurs droits étaient attaqués via une modification des cycles de travail. FO s’y était opposée lors de deux comités techniques ministériels.
Fatigue des agents = danger
L’objectif de l’administration, s’insurge Stéphane Touzet, secrétaire général adjoint de FO-Agriculture, était de faire ainsi des économies
. À Boulogne, les agents perdaient 6,5 jours d’ARTT et les deux jours de repos glissants octroyés allaient être choisis par l’employeur !
. Au menu encore : davantage de samedis travaillés et par cette nouvelle organisation, la perte des rémunérations de nuit, tout comme à Calais et Dunkerque. Aucune compensation salariale ni récupération en jours de repos n’avaient été pensées. FO, qui a condamné cette banalisation du travail les week-ends et jours fériés, a pointé un danger inhérent à la fatigue des agents. Si les collègues ne sont pas en situation de bien faire leur boulot, il est à craindre que des choses passent alors qu’elles ne le devraient pas.
Le combat engagé avait donc tout à voir avec la protection des consommateurs !
. Les agents ont obtenu, entre autres, la pose de congés à la vacation, des garanties financières en cas de recul du nombre de nuits travaillées, l’amélioration des locaux à Boulogne... Et l’octroi effectif, à tous, enfin, des titres-restaurant !
Gestion de la PAC : une régionalisation partielle à hauts risques
L’État se déleste d’une partie de la gestion des aides relevant de la PAC (politique agricole commune). La programmation 2023-2027 du Feader, le fonds européen agricole pour le développement rural, prévoit le transfert au 1er janvier de 385 emplois temps plein du ministère de l’Agriculture vers les conseils régionaux. FO-Agriculture s’élève contre les conditions de transfert faites aux agents : le maintien de leur rémunération n’est pas garanti dans le temps et des régions déploient déjà leurs exigences quant à la localisation des postes. FO pointe aussi les conséquences de la perte de compétence de l’État dans le contrôle et le versement des aides. Les agriculteurs risquent d’être pénalisés et en cas d’erreurs dans les versements, l’État, donc les contribuables
, souligne FO, devra rembourser à l’Europe des sommes colossales.