Démographie : toujours moins de bébés

Population par Clarisse Josselin

La France comptait 67,2 millions d’habitants au 1er janvier 2018, soit 233 0000 personnes de plus en un an, selon le bilan démographique publié par l’Insee le 16 janvier. La population augmente, mais moins vite qu’auparavant, en raison de la baisse de la fécondité et d’une hausse des décès.

En 2017, il y a eu en France 164 000 naissances de plus que de décès, selon le bilan démographique publié par l’Insee le 16 janvier. Hors Mayotte, le solde naturel français est ainsi le plus faible constaté depuis l’après-guerre, souligne l’institut. Quant au solde migratoire, différence entre le nombre de personnes qui sont sorties du territoire et celles qui y sont entrées, il est estimé à 69 000 personnes, stable depuis trois ans.

Certes, la population continue d’augmenter et la France reste le deuxième pays le plus peuplé de l’Union Européenne, derrière l’Allemagne. Elle atteignait, au 1er janvier 2018, 67,2 millions d’habitants (65 millions en métropole et 2,2 millions outremer), soit une hausse de 233 000 personnes (+0,3%) en un an. Mais le rythme faiblit : il était de +0,5% entre 2008 et 2013 et de +0,4 % entre 2014 et 2016. Ce ralentissement s’explique par une baisse des naissances conjuguée à un grand nombre de décès en 2017.

Un taux de fécondité de 1,88 enfant par femme

Le nombre de bébés diminue pour la troisième année consécutive : 767 000 sont nés en France l’an dernier, soit 17 000 de moins qu’en 2016 (-2,1%). En cause, la diminution du nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans (8,4 millions en 2017 contre 9,3 millions en 1995). Surtout, leur taux de fécondité, qui s’établit à 1,88 enfant par femme, est également en baisse pour la troisième année consécutive : il était de 1,94 en 2016 et de 2 enfants en 2014. La France reste néanmoins le pays de l’Union Européenne où la fécondité est la plus élevée, selon les chiffres de 2015, les derniers disponibles au niveau européen.

L’âge du premier enfant, qui continue de reculer, était de 30,6 ans en 2017. Tendance générale ou conséquence de la crise économique ? Il faudra attendre encore un peu pour savoir si la reprise économique aura un effet sur ces chiffres, selon Marie Reynaud, cheffe des études démographiques et sociales à l’Insee, citée par l’AFP. Elle précise que des fluctuations similaires avaient été connues autour de 1993 (année de crise économique) et qu’elles avaient été suivies de hausses.

L’espérance de vie des hommes augmente

Dans le même temps, les générations du baby-boom vieillissent et atteignent des âges de forte mortalité. En 2017, on a enregistré 603 000 décès, soit 9 000 de plus qu’en 2016. Cette tendance à l’augmentation perdure depuis le début des années 2010. En outre, l’épidémie de grippe hivernale débutée fin 2016 a entraîné 14 000 décès supplémentaires en janvier 2017 par rapport à janvier 2016.

Le vieillissement de la population se poursuit. Les personnes âgées de 65 ans ou plus représentaient 19,6 % de la population au 1er janvier 2018, contre 19,2 % début 2017. L’espérance de vie à la naissance des hommes augmente et passe à 79,5 ans (+0,2 %). En revanche, celle des femmes stagne à 85,3 ans et n’a toujours pas retrouvé son niveau de 2014 (85,4 ans). L’écart d’espérance de vie à la naissance entre hommes et femmes, de 5,8 ans en 2017, s’est réduit de deux ans depuis 1997.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante