« Malgré un savoir-faire artisanal et une image familiale, nous sommes devenus une entreprise comme une autre », regrette Sébastien. La société SPBI, qui regroupe les marques Bénéteau et Janneau, emploie 3 000 salariés.
Lors des NAO, entamées mi-mai, la direction a proposé une augmentation de 0,3 %, alors que les dividendes sont en hausse de 14 %. FO, troisième syndicat avec une représentativité de 22 %, a appelé en intersyndicale les salariés à la grève les 9 et 10 juin.
« La dernière remontait à 2007, ce n’est pas dans les mœurs », reconnaît-il. Pourtant, sur l’ensemble des sites de Vendée la mobilisation a atteint 90 %. Sous la pression, la direction a lâché sans conditions une augmentation générale de 1,5 %.
Lutter contre la production à flux tendu
« On a pu démontrer aux salariés qu’on est plus fort quand on se mobilise, se réjouit Sébastien. Mais c’est aussi la preuve que tout le monde est à bout. La nouvelle organisation du travail en lean manufacturing m’inquiète, il y a de plus en plus d’arrêts de travail. »
Le directeur de la production vient du sous-traitant automobile Faurecia. « Il n’a pas bien compris que chez nous, ce n’est pas possible d’aller au-delà de 25 % d’automatisation, poursuit-il. Pour faire le travail, il faut qu’un homme aille sous la coque du bateau. Il faut aussi de la considération, dire bonjour et merci. » -