Dépendance et retraite : liaisons dangereuses ?

Revue de presse par Michel Pourcelot

© Nicolas TAVERNIER/REA

Le rapport Libault sur « Grand âge et autonomie » ayant été remis à la ministre des Solidarités le 28 mars dernier, quelques jours après la déclaration du chef du gouvernement associant financement de la dépendance et allongement de la durée d’activité, la presse s’est penchée sur ce lien alors qu’une « grande loi » sur la dépendance est annoncée pour l’automne. Aperçus.

Capital
S’il semble maintenant clair que l’âge de départ n’évoluera pas dans le cadre de la réforme des retraites, le flou demeure sur la future loi sur le grand âge et l’autonomie. Mais, car il y a un mais, si le sujet est évacué de la réforme des retraites, il pourrait très bien revenir rapidement par le biais du financement de la dépendance des personnes âgées.

L’Express
En effet, L’idée de revenir sur la promesse de campagne en reculant l’âge minimal de départ dans la réforme des retraites ayant provoqué une levée de boucliers, une modification via la loi sur la dépendance a fait surface. Même si : La dépendance n’a rien à voir avec les retraites, c’est un problème de santé pouvant frapper à tout moment alors que la pension est le reflet de la carrière, martèle l’équipe de Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire aux retraites.

Le Figaro
Pourtant, La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a confirmé que cette piste était sur la table. (…). Le financement, c’est le nerf de la guerre. C’est un problème de société qui concerne tous les Français. Cet argent ne va pas être trouvé miraculeusement. Il va falloir qu’on travaille un peu plus pour payer la dépendance, explique-t-elle. Reste que pour certains travailler plus peut augmenter le risque de se retrouver dépendant plus vite.

Le Télégramme
Mais pour le ministre des Comptes publics le compte est bon et les additions bien posées : la question de l’âge de départ reste posée . (…) Si on souhaite réindexer les retraites, si on souhaite financer la dépendance, si on ne souhaite pas augmenter, mais baisser les impôts, il faudra bien savoir comment on paye, a-t-il lancé, jugeant nécessaire de prendre ces décisions en fonction de l’intérêt général. Et d’ajouter tout à trac : Il n’y a pas de finances magiques. Je n’ai pas trouvé dans les sous-sols de Bercy, ni dans les sous-sols de la mairie de Tourcoing, ni partout ailleurs, des trésors qui permettent de faire de la finance magique Sinon, dans le genre, il y a bien le CICE…

Le Monde
En tous cas, Jean-Paul Delevoye tient à ce que les choses soient claires : il ne fait pas du chantage à la démission. Mais si la réforme des retraites, sur laquelle il travaille en qualité de haut-commissaire, se traduit par un relèvement de l’âge minimum pour payer les pensions, il quittera son poste. Sa position est claire, il l’a déjà exprimée il y a une dizaine de jours à l’issue d’un colloque au Sénat, rappelle-t-on dans son entourage, en insistant sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un ultimatum. Cette mise au point, effectuée mercredi 3 avril, intervient alors même que plusieurs poids lourds de l’exécutif continuent de mentionner l’hypothèse d’un report de l’âge à partir duquel les personnes peuvent réclamer le versement de leur pension – ce qui ferait passer ce paramètre de 62 à 63 ans, voire au-delà. Voire dans l’au-delà ?

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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