Des administrations fauchées par les réformes

Service Public par  Valérie Forgeront

© F. Blanc

L a réorganisation des services déconcentrés de l’État est dans les tuyaux, ce que prévoyait une circulaire du Premier ministre du 24 juillet 2018. Cette énième réforme (non détaillée par le président de la République le 25 avril dernier) prétend rompre avec la concentration de services publics à l’échelon régional, héritée de précédentes réformes. Celle annoncée devrait se réaliser par le redéploiement des agents des administrations centrales vers l’échelon territorial, indique M. Macron. Par volontariat ? Sous la contrainte ? Plus largement, les projets avancés ne prévoient pas de ramender le maillage territorial, qui était garant de l’accès de tout citoyen aux services publics républicains. Il s’agit de créer des palliatifs, à moindres frais. Cela menace de ne pas résoudre l’inégalité d’accès aux services de l’État, problème inhérent à la fonte de leurs implantations. Avant la réforme territoriale de 2016 ou encore le lancement en 2018 du programme Action publique 2022 (CAP22), d’autres réformes avaient organisé cette fonte.

Loin, très loin des usagers…

La révision générale des politiques publiques (RGPP/2007-2012) a ainsi accouché en 2010 de la réforme de l’administration territoriale de l’État, la RéATE. Elle a porté au pinacle l’échelon interministériel régional, donné de grands pouvoirs aux préfets… Tout cela visait à réduire la dépense publique, au risque de condamner des missions publiques en privant de moyens budgétaires et d’effectifs des services déconcentrés, contraints aux fusions et autres mutualisations. Sept grandes directions régionales interministérielles fourre-tout et éloignées des usagers ont été créées en détruisant vingt-six directions ministérielles. L’échelon départemental a lui été vidé de ses implantations ministérielles par la création de directions interministérielles (les DDI). Au fil des ans, celles-ci perdent leurs moyens de fonctionnement, sont soumises aux fusions et voient disparaître leurs effectifs. Plus d’un tiers des emplois ont disparu depuis 2010.

 Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

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