Des inégalités persistantes entre femmes et hommes

International par Françoise Lambert

Article publié dans l’action Dossier Égalité professionnelle

Une femme salariée à temps plein gagne près de 15% de moins que son homologue masculin dans la zone OCDE. Au-delà des différences de rémunération, les inégalités touchent tous les domaines de la vie économique et sociale, pointe l’Organisation de coopération et de développement économiques.

L’écart de salaire moyen entre les femmes et les hommes reste stable, en France comme dans les 35 pays membres de l’OCDE, depuis une dizaine d’années. Il atteignait près de 10% dans l’Hexagone et 15% dans les pays de la zone OCDE en 2015.

C’est un des constats que dresse l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans un rapport intitulé Atteindre l’égalité femmes-hommes : un combat difficile, diffusé le 4 octobre.

Des initiatives pour la transparence des salaires

L’OCDE salue des initiatives en faveur de l’égalité femmes-hommes, comme celles pour la transparence des salaires dans deux-tiers des pays membres. Mais elle pointe des inégalités persistantes dans tous les domaines de la vie sociale et économique et dans tous les pays à tous les tous les stades de développement.

La situation a peu évolué ces cinq dernières années. Le niveau d’études des jeunes femmes est en progression – elles étudient même en moyenne plus longtemps que les jeunes hommes.

Mais elles sont beaucoup moins susceptibles d’étudier dans les domaines lucratifs de sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques. Les femmes représentent ainsi moins de 20% des étudiants inscrits dans des filières supérieures d’informatique dans les pays de l’OCDE.

Plus souvent employées à temps partiel que les hommes

Les femmes occupent aussi plus souvent un emploi à temps partiel que les hommes, et accèdent peu à des postes de direction. En 2016, elles n’étaient que 33% à être employée dans un poste de cadre supérieur dans l’administration publique centrale, alors qu’elles représentaient 52% des effectifs. Dans le privé, elle n’accèdent qu’à un siège sur cinq dans les conseils d’administration des entreprises cotées en bourse.

Les violences faites aux femmes, une question à régler en priorité

Outre les différences de rémunération, les pays membres de l’OCDE estiment que les violences faites aux femmes et le partage inégal des tâches domestiques constituent des questions à régler en priorité.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, 35% des femmes dans le monde ont déjà subi des violences sexuelles ou physiques, conjugales ou hors mariage. Quant au travail non rémunéré (tâches domestiques et prise en charge des enfants), les femmes en assument 75%, dans des pays comme la Corée du sud, le Japon, le Mexique, l’Italie ou Israël.

L’investissement public, une nécessité

Pour l’OCDE, les solutions passent par des campagnes au long cours, par l’évaluation des mesures prises, le renforcement de l’arsenal juridique et de l’investissement public.

Égalité hommes-femmes : aussi un intérêt économique

L’OCDE souligne en outre l’intérêt économique à parvenir à l’égalité hommes-femmes. Elle a calculé que la réduction de 25% d’ici à 2025 de l’écart de taux d’activité entre hommes et femmes – objectif repris par le G7 et le G20 – pourrait ajouter un point à la croissance prévue du PIB de référence dans les pays de l’OCDE sur la période 2013-2025. Avec un écart réduit de moitié, le gain pourrait atteindre près de 2,5 points de pourcentage.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante

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