Didier Dorsy, l’engagement syndical pour un soutien total aux salariés

Portrait par FGTA-FO, L’inFO militante, Maud Carlus

Didier Dorsy, 53 ans, travaille dans l’agroalimentaire, sur le site de La Chapelle-d’Andaine (Orne), en tant que chargeur-contrôleur au sein de la Société Normande de Volaille/SNV. Délégué syndical central FO depuis 2017, il œuvre sans relâche pour les droits des salariés de la branche.

Sa fibre syndicaliste, Didier en a pris conscience alors qu’il vivait un conflit avec son employeur, en 2004. J’ai été convoqué à un entretien disciplinaire et j’ai demandé au délégué syndical de l’époque de m’accompagner, se souvient-il. Notant sa ténacité lors de l’entretien, le collègue syndiqué lui propose de rejoindre son organisation et Didier intègre aussitôt le CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), dont il restera membre, et secrétaire, pendant plusieurs années, apprenant ainsi l’exercice syndical. Nous avons vécu beaucoup de combats contre la direction, les conditions de travail dans l’agroalimentaire sont pénibles, notamment lors du transport d’animaux vivants, et il y a des réglementations à faire respecter pour protéger les salariés. En 2016, alors qu’il est négociateur de branche, Didier croise la route d’un autre Didier, Didier Pieux, secrétaire fédéral à la FGTA-FO, qui lui propose de rencontrer des membres de la fédération, dont le secrétaire général Dejan Terglav. À l’issue de l’entretien, il est décidé.  Ils m’ont démontré que mes valeurs étaient plus proches de celles de FO. Nous sommes libres et indépendants, ce qui n’est pas le cas dans mon ancien syndicat. À FO, jamais l’UD ou la fédération ne nous dictent notre ligne de conduite.

 Défendre nos acquis toujours menacés

Dès 2016, il adhère à FO. L’année suivante, lors des élections professionnelles, le syndicat obtient 35 % des votes et prend la première place devant trois autres organisations. Deux ans plus tard, c’est 51 % des voix que FO recueille cette fois sur le site de La Chapelle-d’Andaine, siège social de la SNV, qui emploie quelque 2 000 salariés. Le travail syndical produit ses effets. Dernièrement, de nouvelles sections FO ont été créées, comme chez Rémi Ramon à Javron-les-Chapelles et Lassay-les-Châteaux en Mayenne, se félicite Didier Dorsy, nouveau coordinateur FO au sein du pôle volaille de LDC. Le militant, qui est aussi négociateur de branche pour la FGTA-FO, a un emploi du temps chargé. Il trouve cependant encore le temps, entre les combats militants au sein de l’agroalimentaire, d’assurer, comme depuis vingt ans, son activité de pompier volontaire. Et il y a encore beaucoup de combats à mener, sur les salaires notamment.  Ils sont généralement très bas. De nombreux salariés sont au Smic avec des conditions de travail difficiles, souligne le délégué syndical. La branche peine d’ailleurs à trouver du personnel, note-t-il. Un autre combat est de protéger nos acquis sans cesse menacés, par exemple sur certains sites le retrait de la prime d’intéressement et de participation, cela malgré la distribution aux actionnaires de dividendes toujours importants dans le groupe LDC. Bien d’autres éléments sont une source de conflit, tel celui du respect des conventions collectives, qui peuvent varier d’un site à l’autre au gré des rachats. Le groupe LDC, duquel nous relevons (l’un des leaders français et européens dans le secteur de la volaille), emploie entre 25 000 et 27 000 personnes, cela fait du monde à défendre et il faut être vigilant en permanence. On m’appelle tout le temps pour de nouvelles affaires, indique Didier Dorsy, inquiet d’une recrudescence de conflits dans sa branche.

FGTA-FO Travailleurs de l’agriculture, de l’alimentation et des services connexes

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

Maud Carlus

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