Pas un seul des 52 modèles de véhicules diesel, français ou étrangers, testés par la commission Royal ne respecte les normes européennes sur les émissions de polluants atmosphériques, notamment les particules fines, les oxydes d’azote (NOx) et de CO2 (dioxyde de carbone), selon un communiqué du ministère de l’Environnement dévoilé le 7 avril. En matière de CO2, des écarts ont été constatés sur tous les véhicules testés, les trois quarts ont même affiché des émissions supérieures de 20% à plus de 40% aux mesures, simplement déclaratives, annoncées lors de leurs homologations. Concernant les oxydes d’azote, les dépassements constatés représentent parfois jusqu’à 5 à 10 fois la norme. Ils sont en grande partie liés, selon le rapport, au choix de la technologie de dépollution fait par le constructeur, le système de dépollution avec le piège à NOx se révélant le moins performant.
Du banc vert à la piste grise
Si beaucoup ont passé les deux premières des trois parties du test mené par l’UTAC-Ceram, l’organisme de certification, tous ont échoué aux contrôles en conditions réelles d’utilisation, c’est-à-dire sur piste, et donc en dehors d’un banc d’essai, ce qui laisse à penser que les constructeurs ont optimisé leurs motorisations en seule vue de ce dernier. Commentaire du ministère : « Comme la dernière fois on constate qu’il y a visiblement une optimisation pour les constructeurs du passage du test qui se fait en laboratoire alors que les résultats sont très différents sur la route, c’est généralisé ». Il s’agit du second test, également aléatoire, effectué pour la commission Royal, mise en place début octobre 2015, quelques jours après le scandale du logiciel truqueur de Volkswagen. Les résultats du précédent test avaient été publiés en février dernier. Réalisés sur 22 véhicules de dix marques différentes, ils avaient déjà révélé des « disparités très variables entre les émissions mesurées en laboratoire à différentes températures et les émissions mesurées sur piste ». Il y a loin du banc à la piste.