Discriminations : FO participe à la journée des fiertés des Landes

InFO militante par Clarisse Josselin, L’inFO militante

Pierre Narran (à gauche) Secrétaire Général Départemental Force Ouvrière Landes, Sandrine (CH DAX)Frédéric (SNJ), Simon Claerebout (SNUDI)

L’union départementale FO des Landes a participé le 28 août à la première journée des fiertés organisée dans le département. Des camarades venus de divers secteurs d’activité ont tenu un stand pour informer notamment les travailleurs sur leurs droits et les aider à les faire respecter. Selon un sondage Ifop 2020, un quart des personnes gays et lesbiennes (LGBT+) ont subi au moins une agression dans le monde du travail.

C’est la première fois qu’une journée des fiertés était organisée dans le département, et ça m’a semblé naturel que FO y participe, explique Pierre Narran, secrétaire général de l’union départementale FO des Landes. La lutte contre les discriminations, le regard sur la différence, l’égalité de traitement entre les salariés, toutes ces problématiques sont abordées dans nos résolutions, on avait toute notre place.

L’union départementale FO des Landes était donc présente le 28 août à cette première qui a rassemblé près de 500 personnes gays et lesbiennes (LGBT+), et dont le mot d’ordre était Oui à la ruralité, non à l’invisibilité. Etaient invitées à participer toutes les organisations qui luttent pour une société plus juste, plus émancipatrice et contre toutes les formes de discriminations.

Dans la matinée, avant la marche des fiertés entre Saint-Paul-lès-Dax et Dax, des camarades venus de divers secteurs d’activité ont tenu durant trois heures un stand au village des fiertés, aux côtés d’un autre syndicat et de diverses associations. Sur la table, les militants avaient mis des brochures sur le rôle du syndicat, sur la lutte contre la discrimination au travail, sur l’égalité salariale, sur la protection sociale... et une affiche arc-en-ciel, créée spécialement pour l’occasion.

Une personne sur deux n’affiche pas son orientation sexuelle par peur des représailles sur son salaire ou une mise au placard

Dans le village, on pouvait s’informer sur divers thématiques comme la santé ou l’adoption, nous c’était le droit du travail, explique Frédéric Denis, journaliste à Radio France, élu au syndicat SNJ-FO et à l’origine de la participation de FO à cette journée. On doit informer les gens sur leurs droits et les aider à les faire respecter. Nous avons beaucoup axé nos échanges sur les discriminations dans le monde du travail et comment les combattre. C’est la place d’une organisation syndicale d’être présente aux côtés des travailleurs.

II cite des chiffres inquiétants. Selon un sondage Ifop réalisé en 2020, une personne LGBT sur quatre a subi au moins une agression dans le monde du travail et 40% des salariés ont entendu au moins une expression « LGBTphobe ». Selon le rapport SOS homophobie, dans plus d’un tiers des cas, l’agression est perpétrée par la hiérarchie, ajoute Frédéric Denis. Une personne sur deux n’affiche pas son orientation sexuelle par peur des représailles sur son salaire ou une mise au placard. Il y a encore beaucoup de travail à faire. Le syndicat a un rôle à jouer pour faire évoluer les choses.

Inégalité salariale, discriminations, violence au travail… Des sujets auxquels les personnes gay et lesbiennes sont confrontés quotidiennement dans le monde du travail.

Chez Radio France, où travaille Frédéric Denis, un programme intitulé Egalité 360 a été mis en place pour aborder les questions de discrimination liées à l’orientation sexuelle, à la religion... La visibilité dans mon entreprise est plus facile, on peut faire bloc, mais toutes n’ont pas un tel programme et ce n’est pas forcément simple quand on travaille dans une PME, ajoute-t-il. C’est important qu’on se bouge sur ces thématiques, c’est la place d’un syndicat de dire à tous on est là pour vous épauler si vous avez des difficultés au travail.

Les jeunes sensibilisés sur le rôle d’un syndicat

La résolution adoptée par le Comité Confédéral National le 28 mai 2021 rappelle en effet que la lutte contre toutes les formes de discrimination dont sont victimes les salariés, les chômeurs, les retraités et les militants syndicaux, ainsi que la lutte pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, font partie intégrante de l’action syndicale. Le CCN revendique une égalité de traitement pour l’ensemble des salariés et condamne toute discrimination.

Des salariés ont peur de révéler leur orientation sexuelle car ils ont peur d’être rejetés, licenciés, de ne pas trouver de travail, on ne peut pas accepter qu’ils soient victimes de discriminations ou subissent des réflexions, ajoute Pierre Narran, qui s’est également rendu sur le stand FO. On a aussi une obligation en tant que syndicat d’être complètement impliqués dans la défense et l’intégration de ces salariés. Je ne regarde pas ces personnes différemment et j’aimerais qu’il en soit de même entre les travailleurs. Je suis un combattant de la diversité et contre la pensée et la couleur uniques.

Beaucoup de jeunes, et même des lycéens, se sont arrêtés au stand FO. Beaucoup ne connaissaient pas le rôle d’un syndicat, c’était important de leur expliquer que des structures existent pour gérer les problématiques du travail, on a touché les futurs travailleurs, poursuit Frédéric Denis. Le militant espère que cette expérience ne restera pas isolée au sein de la confédération. On est disponibles pour dire aux autres UD comment on s’y est pris, j’espère que ça fera des petits, ajoute-t-il.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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