C’est lors de sa dernière formation que Paul a eu le déclic. « Le formateur partait en retraite, j’ai eu envie de prendre le relais pour apporter mon expérience à l’organisation », explique-t-il.
Embauché par la confédération, il anime depuis septembre le stage « Découverte FO », une session de cinq jours avec vingt stagiaires, partout en France. Il part de chez lui, en Ariège, le dimanche et rentre au mieux le vendredi soir.
« Je ne me suis jamais senti aussi utile professionnellement, se réjouit-il. La formation est essentielle pour éviter de se faire rouler dans la farine. » Il partage aussi son vécu en entreprise avec les jeunes militants.
Condamnation de l’employeur
Après être passé par l’industrie pharmaceutique, il entre chez Cottes en 2006, spécialisé dans le pain surgelé industriel. L’ancienne société familiale vient d’être avalée par une multinationale belge.
Dès qu’il crée le syndicat FO, ses conditions de travail et le climat se dégradent. L’inspection du travail refuse trois demandes d’autorisation de licenciement. Il fait condamner son employeur pour discrimination syndicale et harcèlement devant la cour d’appel de Toulouse en 2013.
« J’essaie de donner un maximum de clés aux stagiaires, ils doivent sentir qu’ils ne sont pas seuls, poursuit-il. Je me mets à leur place, j’en sors juste. »