L e 2 septembre 2004, Sylvie Trémouille, contrôleuse à l’inspection du travail, et Daniel Buffière, contrôleur à la MSA, étaient assassinés par un exploitant agricole à Saussignac, en Dordogne. Vingt ans après ce drame, à l’appel des intersyndicales des inspecteurs du travail et de la MSA (dont fait partie FO), une centaine de militants leur ont rendu un vibrant hommage le 10 septembre à Paris, près du ministère du Travail. Le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot, s’est rendu en Dordogne ce même jour. Les syndicats ont alerté les autorités de tutelle et dénoncé le déni face à la situation actuelle. Alors que la crise agricole sévit encore, les services subissent toujours un manque d’effectifs. Ce contexte inquiète d’autant plus les syndicats, notant les violences envers les contrôleurs. Au plus fort de la colère des agriculteurs en janvier dernier, des exploitants ont incendié le bâtiment de la MSA à Narbonne. Nos ministères doivent nous entendre avant que l’irréparable ne se reproduise
, a lancé Anita Passannante, responsable nationale de FO-MSA. Les syndicats souhaitent que l’administration s’engage à condamner publiquement les agressions contre les agents, et que les plaintes soient suivies d’effets.
Les syndicats ont appelé à un plan massif de recrutement d’inspecteurs du travail, leurs effectifs (2 400 en 2014, 1 700 affectés aujourd’hui) ne cessant de fondre.
La nécessité d’embauches massives
Dans le Cher, l’an passé, faute de recrutement suffisant au concours, sur huit postes ouverts d’inspecteur, un seul a été pourvu dans tout le département. C’est une situation intenable
, expliquait Pierre Lamaison, secrétaire général adjoint du syndicat FO du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle (FO-TEFP). Alors que l’on compte un inspecteur du travail pour 12 000 salariés, l’intersyndicale demande un ratio d’un agent pour 5 000 salariés. Même type de demande à la MSA, FO fustigeant le recul massif des effectifs. En quinze ans, on a perdu 4 250 postes dans tous les métiers. Cela aggrave les risques d’agressions, car plus on contrôle tardivement des exploitants, plus les redressements de cotisations peuvent être conséquents
, soulignait Anita Passannante.