Selon les derniers chiffres disponibles livrés par Eurostat (office de statistiques de la Commission européenne), le revenu mensuel moyen des moins de 30 ans représentait en 2014 74% seulement de celui de l’ensemble des salariés de l’Union, a alerté la CES (Confédération européenne des syndicats) dans un communiqué du 11 juillet. Plus inquiétant encore, loin de se résorber, cet écart s’est creusé dans vingt-deux des vingt-huit État membres, s’aggravant de plus de deux points de pourcentage dans seize d’entre eux.
Les moins de trente ans ne gagnent plus que 81,6% du revenu moyen global en République Tchèque, contre 88,2 % en 2006.
En Suède, cette proportion a chuté de 84,8% à 80%, en Belgique de de 78,7% à 75,3%, aux Pays-Bas de 67,5% à 64,5% et en France de 75,2% à 72,5%.
A travail égal, salaire égal rappelle la CES
Et si en Allemagne, la situation s’est légèrement améliorée, le revenu moyen des moins de trente passant de 65,5% à 66,9% du revenu moyen global, l’économie la plus puissante de l’UE n’est pas bien meilleure que le plus mauvais élève de l’UE en la matière, Chypre, où le revenu moyen des moins de 30 ans ne dépasse pas 66% du revenu moyen total contre 69,3% en 2006.
La CES rappelle également que dans plusieurs pays, comme les Pays-Bas, la Belgique, l’Irlande, la Grèce et le Royaume-Uni, le salaire minimum des jeunes est moins élevé que pour les autres salariés et qu’en Allemagne, les moins de 18 ans et certaines catégories de stagiaires n’en bénéficient pas du tout.
Dans ce contexte, et dans le cadre de sa campagne pour une augmentation des salaires lancée en février dernier, la CES met en avant trois revendications spécifiques pour les moins de trente ans. Elle souhaite que tous les stages et apprentissages soient correctement rémunérés
, que les moins de trente ans soient payés autant que leurs aînés s’ils font le même travail
, rappelant le mot d’ordre à travail égal, salaire égal
, et qu’ils aient droit au même salaire minimum dans la mesure où ils travaillent sous contrat.