Écomouv dans la tourmente de l’écotaxe

Couperet par Valérie Forgeront

Mobilisation nationale des transporteurs routiers contre l’écotaxe. © Fred MARVAUX / REA
Article publié dans l’action Dossier fiscalité

Plus de 200 salariés prennent de plein fouet la décision du gouvernement de suspendre la taxe destinée aux poids lourds. Ils demandent le maintien de leurs emplois.

Une annonce en forme de couperet. La suspension de l’écotaxe laisse les 210 salariés d’Écomouv, sans compter les 130 douaniers dont l’activité est liée à cette entreprise, dans l’incertitude quant à l’avenir des emplois, basés à Metz et Paris. Écomouv, dont l’actionnaire majoritaire est l’italien Autostrade, est chargée avec ses partenaires (Steria, Thales, SNCF, SFR) de la mise en œuvre et de la collecte de l’écotaxe dans le cadre d’un partenariat public-privé signé avec l’État en 2011.

Menace grandissante sur les salaires

Embauchés à partir de février 2013, les salariés – en majorité d’anciens demandeurs d’emploi – interpellent désormais l’État, qui « doit garantir les emplois », souligne Mario Escumalha, délégué FO à Metz. Depuis les multiples reports du lancement de l’écotaxe, la société a restreint ses effectifs, remerciant une soixantaine d’intérimaires dès 2013. Ces derniers mois, Écomouv a réduit l’activité des salariés à quelques jours de travail par mois.

Toujours en contrat avec l’État, la société, qui n’a pas reçu un centime pour ses investissements, demande aux salariés de « poursuivre le travail », indique le délégué FO qui a été reçu par le préfet de Moselle le 15 octobre. Le versement des salaires serait assuré jusqu’à la fin de l’année. Au-delà, rien n’est sûr. 

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante