Économie : augmenter les salaires est indispensable

InFO militante par Valérie Forgeront, L’inFO militante

© F. BLANC

Les batailles syndicales menées par FO montrent toute leur légitimité. Ainsi, l’augmentation massive des salaires, dans le public et dans le privé, mais aussi des pensions est d’autant plus indispensable que le pouvoir d’achat des ménages est dangereusement impacté par l’inflation. Ce qu’illustrent les statistiques. Fondée aussi la revendication d’emplois pérennes. Le Conseil d’État, saisi par FO, vient par exemple de dire stop à la précarité de l’emploi organisée au sein même de Pôle emploi. Un comble ! Pertinent aussi le refus réitéré de FO d’une réforme sur les retraites concevant un recul de l’âge légal de départ. Les statistiques sur l’emploi traduisent l’aberration d’une telle réforme, dont le COR n’évoque d’ailleurs en rien l’utilité...

Si pour l’instant elle n’est pas installée en France, la « stagflation », mixant une croissance qui stagne et une inflation élevée, occupe les esprits. Selon les spécialistes, elle traduit le choc subi par l’économie, en l’occurrence à la sortie de la pandémie puis par les effets de la guerre en Ukraine. Or, la France affiche une croissance nulle au premier trimestre tandis que l’inflation atteint 4,8 % sur un an. L’emploi salarié, avec +0,3%, connaît un ralenti, l’intérim (qui dopait la progression antérieure de l’emploi) recule de 1,4 % et l’emploi industriel n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise.

La consommation en recul

Quant au chômage, malgré sa baisse globale affichée, le nombre de demandeurs d’emploi des catégories B et C (plus ou moins 78 heures de travail dans le mois) augmente et stagne au quatrième trimestre, note le ministère du Travail. Et l’on compte encore au total 5,5 millions de chômeurs. En toute logique, les ménages s’inquiètent pour leur pouvoir d’achat, d’autant plus face à l’envolée des prix. La consommation a ainsi reculé de 1,3 % au premier trimestre. Alors qu’avec FO les travailleurs demandent une hausse massive des salaires, le Medef joue de cynisme, son président déclarant : Évidemment, si l’inflation finit à 7 % ou à 8 % il y aura sûrement d’autres discussions [sur les salaires, NDLR]. Aujourd’hui c’est trop tôt pour le dire. Pas pour les salariés.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération