Concocté par la direction à la demande du président de la République et présenté aux organisations syndicales le 20 juin, le projet baptisé « Hercule » par ses concepteurs consiste en un éclatement de l’entreprise en deux entités distinctes. L’État qui détient actuellement 80% de la totalité du groupe, garderait 100% du nucléaire, du thermique à flamme et de l’hydraulique (sous réserve pour ce dernier secteur que Bruxelles donne son feu vert), activités qui seraient regroupées dans la maison mère. Mais, la deuxième entité, appelée « filiale verte » serait ouverte au secteur privé. Elle inclurait les activités les moins coûteuses ou susceptibles de rapporter le plus : la branche commerce, les énergies renouvelables, le réseau de distribution (Enedis), et la production dans les Drom-Tom (SEI).
Ce jeudi 19 septembre, en cessant massivement le travail et par de nombreux rassemblements, à Paris devant le ministère de la Transition écologique, mais aussi devant les préfectures en province, les électriciens et gaziers ont clairement exprimé leur refus de ce projet. Avec des taux de grévistes allant jusqu’à 100% sur certains sites, les baisses de production ont débuté dès le mercredi 18 septembre à 21h.
Dans un communiqué de ce 20 septembre, l’interfédérale, à laquelle la Fnem-FO (fédération de l’Energie et des Mines) participe, salue très solennellement l’engagement massif des personnels des entreprises du groupe EDF et d’autres entreprises
dans le grève nationale.
La ministre Elizabeth Borne devrait recevoir les syndicats dans les prochains jours
Fortes de cette mobilisation, la Fnem-FO et les fédérations CGT, CGC et CFDT, ont été reçues le jour même de la grève au ministère. Ce rendez-vous a surtout permis de mesurer la force de frappe de la grève ! La délégation ministérielle, visiblement complètement sonnée par l’ampleur du mouvement, s’est résolue à noter les arguments de la délégation nationale et leur revendication simple : l’abandon du projet Hercule. Les conseillers de la Ministre bien embarrassés, nous ont signifié que celle-ci nous rencontrerait dans les tous prochains jours
, rend compte le communiqué des fédérations. Elles soulignent : le ministère n’a même pas tenté de défendre la philosophie de découpe et de privatisation portée par Hercule
.
Réunies le 19 au soir, la Fnem FO et les trois autres fédérations ont décidé d’adresser une mise en demeure au gouvernement et à la direction d’EDF pour que le projet Hercule soit retiré d’ici le 10 octobre et « définitivement ». Sans ce retrait, elles appelleront à partir du 10 octobre à des actions communes, dont appels à la grève, dans les modalités identiques à celles qui ont fait leurs preuves
ce 19 septembre.
Les fédérations appellent le gouvernement à donner à EDF les moyens de renforcer le service public de l’électricité et non à la détruire !
Mardi j'étais avec les militants de la fédération nationale FO Energie et Mines, en soutien à leur action aujourd'hui contre le projet #Hercule #Edf @force_ouvriere pic.twitter.com/2uBYz1cwjM
— Yves VEYRIER (@YVeyrier) September 19, 2019