EDF se fait couper la Bourse

Revue de presse par Michel Pourcelot

« Place de la Bourse, Paris » by Adam Bishop - Own work. Licensed under CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.

EDF est sorti du CAC 40, l’indice phare de la Bourse de Paris, lundi 7 décembre. Cette éviction d’un fleuron de l’industrie française n’a pas manqué de déclencher quelques réactions dans les médias.

Le Figaro
« Triste anniversaire pour EDF… Pour ses dix ans en Bourse, le groupe se voit montrer le chemin de la sortie du CAC 40, l’indice phare de la cote parisienne. Cet événement sanctionne la contre-performance de l’action de l’électricien : son cours a presque chuté de moitié depuis un an ». Une chute pour n’être pas assez flottant.

L’Express
Et le monde flottant est impitoyable : « La sanction, pour partie déjà anticipée par les marchés, est tombée lundi soir : faute d’un capital flottant (négociable en Bourse) suffisant, le géant de l’électricité devra céder sa place, le 21 décembre, à la foncière Klépierre dans le CAC 40, a tranché le Conseil scientifique des indices d’Euronext. Cette décision "ne doit pas être vécue comme un traumatisme en soi", a commenté à l’Assemblée nationale le ministre de l’Economie Emmanuel Macron, ajoutant qu’"il n’y a pas de raison d’y voir une perte statutaire" de l’entreprise, dont l’État est l’actionnaire majoritaire. Pourtant, "c’est le révélateur de grandes incertitudes qui nous entourent, et le marché a horreur des incertitudes", explique une source proche d’EDF ». Une aversion au risque ?

Les Echos
Le risque, c’est surtout pour les salariés : la sortie du CAC 40 « donne de la résonance à des syndicats inquiets des "nuages qui s’amoncellent" sur le groupe depuis un an. "Les marchés ont la même inquiétude que les salariés, et arrivent à la même conclusion que nous, même si c’est par des cheminements différents", pointe un responsable FO ». D’où l’appel « à une journée de mobilisation pour protester contre "le démantèlement" du groupe ».

Le Monde
Effectivement, « les marchés ont de nombreux sujets d’inquiétudes sur l’avenir d’un groupe très endetté (37,5 milliards d’euros fin juin) ». Mais, « Pour autant, ajoute la direction d’EDF, "le groupe, présent dans le quotidien de 25 millions de Français, est un atout majeur pour l’économie du pays et un énergéticien de référence en Europe". EDF est un poids lourd de l’économie, avec ses 160 000 salariés et ses 72,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014. Il représente aussi un tiers du portefeuille que l’État détient dans les entreprises cotées. De toutes les grandes utilities européennes, EDF est également celle qui émet le moins de dioxyde de carbone (CO2), en raison de l’importance de son parc nucléaire (73 réacteurs en France et au Royaume uni). Un argument que le groupe martèle depuis plusieurs jours alors que Le Bourget (Seine-Saint-Denis) accueille jusqu’au 11 décembre la 21e conférence mondiale sur le climat (COP21). Les experts d’Euronext n’ont pas tenu compte de ces dimensions, ni de ce contexte ». Leurs préoccupations sont autres.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

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