Ce n’est jamais bon signe quand une entreprise annonce vouloir prolonger d’un an un plan de réduction d’effectifs. Les craintes ont donc été confirmées à l’issue du comité central d’entreprise d’EDF. L’électricien français a annoncé jeudi 2 février ajouter 3 900 suppressions de postes d’ici 2019 aux 2 000 déjà supprimés fin 2016. Ce qui porte l’addition à 5 900 suppressions de postes en quatre ans. Faisant passer l’effectif de 67 287 salariés en 2015 à 61 387 en 2019
Cette coupe dans les effectifs accompagne un plan d’économies d’abord annoncé en janvier 2016, à 700 millions d’euros sur trois ans, puis revu à la hausse en avril 2016 pour atteindre un milliard d’euros jusqu’en 2019.
FO a quitté la salle
Des diminutions d’effectifs qui font bondir les organisations syndicales et parmi elles Force Ouvrière qui a quitté la salle. Tous les emplois sont concernés, s’indigne Serge Gianorsi, délégué syndical central de FO à EDF. Jusque-là les métiers du tertiaire étaient la cible première des plans d’économies. Désormais les métiers techniques sont également concernés.
Pas de licenciements secs mais des non-remplacements de départs à la retraite et des mesures d’incitation au départ pour les salariés en fin de carrière. Mais les effets sur le personnel restant seront au rendez-vous, affirme la fédération FO Energie et Mines (Fnem-FO) qui prédit une dégradation des conditions de travail, des fermetures de sites, des parcours professionnels paralysés et une augmentation des risques psycho-sociaux.
Le moral des salariés est en berne
L’annonce de la direction d’EDF ne rassurera pas les salariés dont le moral est déjà en berne. Début 2017, les résultats d’une enquête interne commandée par la direction du groupe ont mis le pavé dans la mare. Entre 2012 et 2016, la part des salariés indiquant avoir confiance dans l’avenir de leur entreprise est passée de 81% à 53%. 78% des salariés du groupe ont répondu à l’enquête intitulée MyEDF. Tous les composants de la confiance sont affectés à l’exception de la relation hiérarchique
, indique l’enquête.
Du côté de la Fnem-FO, la rupture de la direction d’EDF avec ses salariés est consommée : Les attaques contre l’hydraulique, le thermique, le nucléaire, le commerce, mais également les choix industriels, et notamment celui d’Hinkley point, ainsi que les orientations stratégiques ont été condamnés par les salariés.
La Fnem-FO reproche à la direction d’EDF des choix industriels récents entrainant l’entreprise dans une situation économique dangereuse. Ces politiques, qui consistent à faire supporter au seul personnel les conséquences des fautes graves de dirigeants et des politiques sont irresponsables et autodestructrices.
Une réunion inter-fédérale devait avoir lieu jeudi 2 février après-midi pour décider des modalités d’actions à venir.