Editorial de Philippe Pihet, Secrétaire confédéral FO de la retraite et de la prévoyance : « 100 % santé ? ou 100 % com ? »

FO Actualité Retraites par Philippe Pihet, Secteur Retraites

Photographie : F. Blanc (CC BY-NC 2.0)

Au moment d’écrire ces lignes, le président de la République a fait ses annonces pour tenter de répondre aux « gilets jaunes ».

Je ne commenterai que l’annonce sur le retrait de l’augmentation de la CSG. On aurait pu comprendre que cette suppression d’augmentation concernerait « tous les retraité(e)s » percevant jusqu’à 2 000 €.

Dès le lendemain, il est question de 2 000 € « pour un célibataire » !

L’explication tient en trois lettres : rfr. Toute personne qui porte un intérêt au sujet des retraites et prélèvements sait que le déclencheur est le niveau du revenu fiscal de référence.

Ainsi, un « foyer fiscal » de retraités où chacun percevrait par exemple 1 500 €, les deux pensions continueront d’être frappées par le taux majoré de CSG.

Le plan 100 % santé de madame la ministre, c’est un peu la même chose : faire croire que trois dispositifs, ou soins, font 100 % des dépenses de santé c’est fort !

Quid des dépenses hospitalières, examens de laboratoires et autres radiologie ?

De plus, et malgré les moulinets vengeurs du ministère, laisser penser ou croire que ce 100 % ne coûtera rien à personne relève une fois de plus de la communication.

Dans la vraie vie, l’augmentation des dépenses de santé ne peut être compensée que par des ressources supplémentaires. Ce n’est pas parce que, une fois de plus, le gouvernement bascule des dépenses de l’assurance maladie obligatoire vers l’assurance maladie complémentaire qu’il n’y aura pas de coût.

Seulement celui-là ne rentre pas dans les prélèvements obligatoires, donc les méchants ne sont pas ceux à qui l’on pense...

Il convient de rappeler une fois de plus que les complémentaires non lucratives (IP comme Mutuelle) n’ont pas de possibilité de faire appel à des fonds extérieurs. Il leur faut donc bien tenir compte à la fois de l’augmentation des dépenses et des contraintes réglementaires. À ce propos, il est également bon de rappeler que sur 100 € de cotisations à une complémentaire,13,26 € constituent un impôt et seront en conséquence reversés au « Trésor Public ».

Comme on le voit, la com ne peut pas tout, il en va de même en matière de projet de réforme des retraites. La méthode de concertation ne peut masquer la cible du régime universel, in fine, filet de sécurité.

Pour notre part, notre communication n’a pas varié : nous refusons ce projet de réforme.

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