éducation : beaucoup d’annonces mais toujours aussi peu de moyens

InFO militante par Sandra Déraillot, L’Info Militante

À  l’Éducation nationale, l’été a bruissé d’annonces plus tonitruantes les unes que les autres : anticiper la rentrée des élèves en difficulté, expérimenter l’uniforme scolaire et interdire certaines tenues, renvoyer les épreuves du bac en juin, modifier les programmes d’histoire… Mais sur le fond, l’exécutif garde le cap de l’austérité et des restrictions. Les enseignants ne sont pourtant pas abattus, il y a même une forme de résistance, assure Clément Poullet, secrétaire général de la FNEC FP-FO. Pour preuve, le manque d’intérêt, voire le rejet, manifestés envers le PACTE, ces missions proposées en échange d’une rémunération complémentaire.

Comme pour beaucoup de Français, la rentrée à l’Éducation nationale (EN) souligne les difficultés. Notamment salariales. L’augmentation de la valeur du point d’indice consentie en juillet (1,5 %), rapportée au taux d’inflation, représente une perte de pouvoir d’achat de l’ordre de 4,5 points, observe Clément Poullet. Quant à l’augmentation promise aux enseignants, d’abord lors de la campagne présidentielle, puis au printemps dernier, en ce mois de septembre elle est de 5,5 % en moyenne, et de seulement 3,4 % pour les plus expérimentés (au-delà de 14,5 années de métier) qui représentent les deux tiers de la profession.

Manque de personnel à tous les étages

Autre signe d’austérité : le manque de personnels. Quelque 2 000 postes de profs ont disparu du budget de l’EN cette année. Et 3 100 postes restent vacants. Il manque aussi du personnel médico-social et administratif, note Clément Poullet. Une centaine de postes administratifs ont été supprimés. Or il faudra gérer le dispositif PACTE, observe Awa Ba (du SPASEEN-FO). Et quand les administratifs sont malades, ils ne sont pas plus remplacés…

Pour pallier ces carences que propose l’exécutif ? Outre le PACTE, des contractuels… et le transfert des professeurs de lycée pro (PLP) en réforme vers d’autres types d’établissements. Un décret permet désormais d’affecter des PLP en collège, voire en école, indique Clément Poullet. Pendant ce temps, les LP recrutent – dans le privé – des responsables pour leurs nouveaux « bureaux des entreprises ». Tout est fait pour organiser la perméabilité entre les différents corps et casser nos statuts, ajoute le secrétaire général de la FNEC FP-FO.

Sandra Déraillot Journaliste à L’inFO militante

L’Info Militante

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