Ce lundi 2 novembre, jour d’une rentrée scolaire pas ordinaire, la lettre adressée par les enseignants grévistes du collège Dîne-Chiens de Chilly Mazarin (Essonne) à leur direction d’académie est sans ambages : Les conditions actuelles dans lesquelles vous nous demandez d’enseigner sont inadmissibles au regard du contexte sanitaire et social. Par conséquent, nous serons en grève dès 11h30, après l’hommage à Samuel Patty (...) Nous exigeons l’allègement de nos effectifs par classe. Pour cela, il n’est pas question d’hybridation de nos cours
En grève pour des recrutements immédiats
Dans leur courrier, les 26 grévistes revendiquent des recrutements immédiats car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons faire respecter les distanciations sociales et permettre à chaque élève de s’exprimer au sein des cours, en ce contexte où la liberté d’expression est essentielle.
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Cette lettre donne une idée du climat qui règne à l’Éducation nationale en cette rentrée où, alors que le pays vient d’être reconfiné, douze millions d’élèves ont repris le chemin de l’école, après deux semaines de vacances endeuillées par l’assassinat du professeur Samuel Patty.
La rentrée a été marquée par de nombreux mouvements dans les collèges et lycées franciliens. En cause notamment, un protocole sanitaire impossible à mettre en œuvre
, constatait Le Parisien, mardi 3 novembre en parlant de la journée de la veille.
Un protocole inapplicable en raison du trop grand nombre d’élèves par classes
Le protocole sanitaire élaboré par le gouvernement est inapplicable en raison du trop grand nombre d’élèves par classe dans la plupart des établissements
, dénonçait la FCPE (parents d’élèves) sur Paris, ce même 3 novembre. Les élèves sont toujours entassés dans leurs classes et ont du mal à comprendre pourquoi une telle promiscuité alors qu’ils sont par ailleurs privés de vie sociale
, soulignait-elle.
Alors que plusieurs tentatives de blocages d’établissements par des lycéens étaient en cours dans la capitale, la FCPE 75 demandait que les élèves soient autorisés à se réunir dans le respect des règles sanitaires à l’intérieur de leurs lycées (…) afin d’éviter que des
blocages
aux portes des établissements ne dégénèrent en tensions.
L’appel des fédérations nationales, de la FCPE et des syndicats lycéens fait écho
Mais la région parisienne n’est pas la seule concernée… Malgré les pressions, des milliers de personnels se sont regroupés en réunions syndicales ou en assemblées générales. Des débrayages ont eu lieu un peu partout, notamment dans les collèges et les lycées. Des rassemblements se préparent. Partout, dans les discussions, les motions, c’est le
, indique la FNEC-FP FO (enseignement, culture et formation professionnelle).ras-le-bol
qui domine et la volonté de dire au ministre :
. Les personnels refusent ces conditions disloquées, avec des classes toujours pleines à craquer. Ils refusent l’instrumentalisation de la situation pour modifier règles, statuts, et diplômes. Des intersyndicales se tiennent dans les départements, à tous les niveaux
Partout, la mobilisation se fait autour de l’appel commun lancé le 1er novembre, à partir d’une proposition de la fédération FO, par — l’ensemble — des organisations syndicales des personnels de l’Éducation nationale, ce qui n’était pas arrivé depuis bien longtemps, ainsi que la FCPE et les syndicats lycéens, l’UNL et la FIDL. Considérant que la situation actuelle nécessite la présence massive et urgente de personnels dans les écoles, collèges et lycées
, les onze organisations avaient demandé au ministre de l’Éducation Nationale Jean-Michel Blanquer de procéder au recrutement de ces personnels dès la reprise du 2 novembre, en particulier en ayant recours aux listes complémentaires des concours et en ré-abondant les listes complémentaires lorsque cela s’avère nécessaire.
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Elles avaient de plus invité les personnels et les parents d’élèves à se mettre en contact dans les départements dès la reprise et à agir en commun pour porter cette demande en direction des directions académiques, des recteurs et du ministre.
Pour FO, il faut aussi renoncer aux suppressions de postes prévues en 2021
Dans le premier degré, les organisations syndicales, dont le Snudi-FO, ont lancé une alerte sociale dans les écoles pour dénoncer la gestion de la crise sanitaire par le ministère qui dégrade les conditions de travail déjà largement détériorées.
La fédération FO revendique également de revenir sur le budget 2021 qui prévoit 1 800 suppressions de postes dans le 2e degré. Une demande encore réitérée le 30 octobre lors d’une rencontre avec le ministre. Une demande de plus sans réponse, comme, depuis six mois, celles d’un dépistage des personnels et des élèves ou de masques FFP2.