Égalité femmes-hommes : la grande cause nationale est aussi la grande oubliée de la réforme des retraites !

Réforme des retraites, FO dit stop ! par Béatrice Clicq, Secteur Égalité professionnelle

Article publié dans le cadre de la campagne Réforme des retraites, FO dit stop !

En 2020, les femmes retraitées percevaient une pension de 40 % inférieure à celle des hommes (en moyenne 1 154 euros par mois pour les femmes contre 1 931 euros pour les hommes). Avec la pension de réversion, l’écart de pension se réduit à 28 %. Les inégalités de pension d’aujourd’hui résultent des écarts de rémunération d’hier. Deux solutions complémentaires existent : il faut s’attaquer aux inégalités de rémunération femmes-hommes actuelles (29 %) et compenser celles qui n’auront pu être évitées.

S’agissant de la première solution : il est bon de rappeler que les inégalités de rémunération résultent principalement des contrats précaires (temps partiel : 75,6 % de femmes, CDD : 60 % de femmes), de la sous-valorisation des métiers à prédominance féminine (les femmes représentent 55,3 % des salariés concernés par une revalorisation du Smic), des discriminations salariales, du plafond de verre, de la maternité et donc aussi de carrières hachées.

Plutôt que d’agir réellement contre ces causes d’inégalité, les décisions gouvernementales les maintiennent voire les renforcent : facilitation des recours aux contrats précaires, absence de coup de pouce pour le Smic, index égalité faisant obstacle à l’égalité de rémunération, contre-réforme de l’Assurance chômage, services publics insuffisants, notamment en matière de garde d’enfants et de personnes en situation de dépendance, etc.

Afin de paraître « social », le gouvernement s’engage enfin à appliquer la loi de 2003, qui fixe la pension minimale à 85 % du Smic (1 200 euros brut) pour une carrière complète, montant à peine supérieur au seuil de pauvreté. En revanche, aucune revalorisation du minimum vieillesse, qui stagne à 961 euros maximum pour les carrières incomplètes entre 64 et 67 ans.

La prise en compte de maximum quatre trimestres validés au titre de l’AVPF pour les carrières longues n’est pas suffisante. En effet, le congé parental et d’aidant, qui concerne majoritairement les femmes, représente souvent bien plus qu’une année dans leur vie professionnelle. De plus, cela ne concerne pas uniquement celles qui ont commencé à travailler tôt.

Pour FO, une compensation efficace des inégalités de pension est possible :

● en éradiquant les écarts de rémunération femmes-hommes ;
● en actant une pension minimum au niveau du Smic ;
● en prenant en compte les dix meilleures années pour la détermination du salaire annuel moyen, permettant ainsi de limiter les impacts des interruptions de carrière.

FO revendique aussi :

● la prise en charge par les employeurs, pour chaque contrat de travail conclu à temps partiel, du complément de cotisations salariales et patronales « retraite », pour une cotisation équivalent temps plein ;
● la majoration de pension pour les parents d’enfant handicapé ;
● la revalorisation de la pension de réversion à hauteur de 60 % sans condition de ressources et en élargir le bénéfice aux couples pacsés.

Béatrice Clicq Secrétaire confédérale au Secteur de l’Egalité et du Développement durable

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